L'ingratitude de Pôle Emploi envers ses CDD

Vendredi, 31 Juillet 2009 10:34
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Alors que Pôle Emploi renforce de manière insuffisante ses effectifs et va faire appel à la sous-traitance, certains salariés actuellement en CDD — et pour certains à répétition — ne seront, eux, pas embauchés malgré le savoir-faire qu'ils ont acquis et le dévouement qu'ils ont déployé. Voici le témoignage de l'un d'entre eux.

Depuis plusieurs semaines, j’ai essayé d’attirer l’attention de différents acteurs autour des cris des agents Pôle Emploi coincé en CDD (presque 1.200 cas) alors que Pôle Emploi recrute sur les mêmes postes des nouveaux en CDI.

15 jours avant la fusion. Christian Charpy, directeur de Pôle Emploi, a ordonné le 14 décembre 2008 au service RH de signer des avenants pour renouveler les CDD pour une durée d’un an (ça concerne les CDD considérés comme "indispensables" et qui sont sur des postes pérennes – en général des CDD de longue durée : 3, 4, 5 ans). Les autres collègues sur des missions de renfort sont, quant à eux, renouvelés pour une courte durée de 3 mois (ce sont des collègues avec une ancienneté de moins d’un an).

Le début de l'incohérence. Un mois après ce renouvellement, Christian Charpy a signé un accord pour titulariser ces CDD courts à l’issue de leur contrat.
En CDD à Pôle Emploi depuis trois ans, je me retrouve donc avec un contrat qui va s’achever le 15 décembre 2009, alors que les CDD renouvelés pour 3 mois voient leur contrat transformé en CDI et, en plus, les nouveaux recrutés ont un CDI dès le premier jour.

Une injustice au sein de Pôle emploi. Je me demande si, avant de signer l’accord, Christian Charpy a prévu les conséquences de ce recrutement à l’envers. Vous pouvez aisément imaginer l’ambiance. Je suis en CDD depuis 3 ans et là, je me trouve dans le même bureau avec un nouvel arrivé en CDI qui a un salaire plus élevé que le mien (contrat de droit privé).

Presque 1.200 personnes sont dans mon cas, selon les syndicats. On doit attendre la fin de l’année.

La réponse de la direction Alsace est simple : on applique la loi (accord de Christian Charpy), et on n’est pas sûr qu’il nous reste du budget pour vous embaucher à la fin de l’année. Messieurs les Députés, depuis quant la loi était anti-titularisation (la loi a toujours privilégié la stabilité au détriment de la précarité) ? Pourquoi, Monsieur Charpy, vous ne privilégiez pas les embauches dans l’ordre ? Les anciens d’abord !

Je suis prêt à faire des sacrifices pour Pôle Emploi, mais que ça soit dans le cadre d’une cohérence et d’une égalité de traitement, et non pas dans le cadre de la discrimination et de l’improvisation. Aujourd’hui, ma préoccupation d’un emploi stable est primordiale et décisive. C’est mon droit d’être titularisé en priorité avant les CDD de courte durée, aujourd’hui en CDI.

La direction Alsace, au lieu de communiquer notre mécontentement et le risque d’une explosion du climat social (on est 86 cas dans la région), se met a menacer et chercher celui ou celle qui a osé demander à une sénatrice d’interroger Christian Charpy lors de son audition devant les sénateurs.

Me taire, ou parler de mon droit ? J’ai décidé d’écrire à tous les députés et sénateurs de France sans exception, je paie de ma propre poche les frais de timbre. Pour la simple raison de clamer que c’est une injustice, et que nos députés de toute appartenance politique me disent si cette gestion des CDD est juste.

Je cours le risque de perdre ce travail. Mais croyez-moi, si je fais ça, c’est que je tiens à rester à Pôle Emploi durablement. Si j’ai cumulé plus de 12 CDD, sans rupture, c'est que je fais du bon travail.

Pour avoir ce droit, je suis prêt à le payer de mon poste et même plus. Que je vous arrache mon droit n’a pas de prix, Monsieur Charpy.

(Source : Miroir Social)

Il y a peu, le site La fusion pour les nuls avait aussi publié un témoignage de ce type. Un vrai scandale.

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Mis à jour ( Lundi, 03 Août 2009 22:25 )