Privatisation de la Poste : partie remise

Lundi, 03 Novembre 2008 02:23
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«Pour l'instant», le gouvernement n'a plus l'intention d'ouvrir le capital de la Poste, a déclaré le conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino.

L'éminence grise du président faisait dimanche la tournée des ondes. Il a d'abord annoncé sur Europe 1 qu'en raison de la crise financière, «je crois qu'il n'est plus question pour l'instant, dans la situation où nous nous trouvons, d'ouvrir le capital de La Poste. [...] Je pense qu'aujourd'hui il y a d'autres priorités». Ensuite, sur France Info, il a précisé que «le calendrier» de cette réforme restait «valable».

Confirmation de Luc Chatel, secrétaire d'Etat à la Consommation et porte-parole du gouvernement : «Il n'en demeure pas moins que La Poste a besoin d'argent pour financer son développement et se préparer [...] à l'ouverture des marchés en 2011» (ou, plutôt : l'obligation de se conformer à la directive européenne qui exige d'ouvrir les services postaux à la concurrence est repoussée, mais inéluctable).

Poursuivre la mobilisation. Les syndicats restent sur le pied de guerre : ils maintiennent leur appel à une journée nationale d'action le 22 novembre contre le projet de changement de statut de la Poste en 2010, puis sa privatisation en 2011, et exigent l'abandon pur et simple du projet.

François Hollande s'est montré soulagé de ce répit : «Privatiser la Poste au moment où les marchés financiers sont en crise, se priver d'un outil comme la Banque postale et comme le service public de la Poste, ce serait une faute considérable». Et d'ajouter : «L'Etat est capable, parce que c'est la crise, de dégager des milliards d'euros [...] pour soutenir les banques françaises, et ne serait pas capable de dégager 2,5 à 3,5 milliards pour prendre une participation supplémentaire dans La Poste afin de lui permettre d'assurer son développement ? Parce que La Poste a besoin de capitaux… eh bien, ces capitaux doivent être publics !» Sauf que le PS a toujours défendu cette Constitution européenne d'inspiration néo-libérale et qui prévoit, au nom de «la concurrence, libre et non faussée», le démantèlement des services publics. Alors ???

A (re)lire => France Télécom, l’exemple à ne pas suivre

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Mis à jour ( Lundi, 03 Novembre 2008 02:23 )