Airbus France réclame l'équité avec l'Allemagne

Mercredi, 23 Avril 2008 10:40
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L'intersyndicale d'Airbus appelle à bloquer les quatre sites du constructeur aéronautique en France jeudi et vendredi matin, en signe de protestation contre la poursuite de la vente des usines françaises alors que ce processus est interrompu en Allemagne.

Les salariés des sites Airbus de Méaulte (Somme) et de Saint-Nazaire (Loire Atlantique), qui doivent être vendus à Latécoère, ont l'impression d'avoir été floués. EADS, la maison mère d'Airbus, vient de décider de filialiser à 100% trois de ses sites allemands - Varel, Nordenham et Augsbourg - initialement destinés à la vente, rompant ainsi «l’équité franco-allemande» entre les sites du groupe.

EADS et Airbus ont précisé que la structure serait «temporaire» et réaffirmé que l'objectif était de vendre ces sites, mais ils n'ont pas confirmé des informations de presse indiquant que la filiale serait détenue à 100% par le groupe européen.

Réunis lundi en intersyndicale, FO, la CFE-CGC, la CFTC, la CFDT et la CGT rappellent dans une motion «l’engagement du pdg Louis Gallois d'aller à la même vitesse, avec un parallélisme tant sur la forme que sur le fond, dans les différentes entités, en France, en Allemagne, et en Angleterre».

«Maintenant, ça suffit ! Désormais, notre direction n'est pas plus lisible que crédible. L'inéquité de traitement entre la France et l'Allemagne par notre direction n'est plus supportable», a déclaré le délégué central CFTC Gilbert Plo. «En décidant de créer une filiale allemande Aérostructure 100% EADS pour englober les trois sites allemands qui devaient être vendus et en la confiant à un manager allemand, notre direction a commis selon nous l'erreur stratégique de trop puisqu'elle a retiré de fait à la France la direction d'un des 5 pôles d'excellence, le seul qu'elle manageait, en le vidant de son essence», a-t-il ajouté. «On nous rabâche qu'il faut avoir une vision de groupe, qu'il faut harmoniser, mais quand il s'agit de vendre ou de supprimer des emplois, on se tourne toujours vers les sites français. Le problème, c'est qu'on ne partage que le négatif !», dénonce Yvonnick Dreno, délégué FO à Saint-Nazaire.

Xavier Pétrachi, délégué central CGT, a pour sa part déclaré : «Notre management marche sur la tête. Cette iniquité de traitement franco-allemande est intolérable». Jean-François Knepper, délégué central FO, estime pour sa part qu’«on assiste pratiquement à une nationalisation de l'aéronautique allemande». «C'est pour trouver une solution rapide à cette iniquité de traitement que nous avons lancé l'appel à la grève intersyndicale de jeudi et vendredi» sur les sites de Méaulte, St Nazaire, Toulouse et Nantes, a précisé Françoise Vallin, déléguée centrale CFE-CGC. «Nous voulons être reçus d'ici là par Louis Gallois, et lui-même uniquement. Sinon, le mouvement sera dur», a-t-elle averti.

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Mis à jour ( Mercredi, 23 Avril 2008 10:40 )