L'amère victoire des Quatre de la Star’Ac

Dimanche, 20 Janvier 2008 06:45
Imprimer
Après quatre années de tracasseries policières et judiciaires, le solde de notre prise de parole sur le plateau de la Star Academy en octobre 2003 nous a donc été délivré.

Alors que le procureur général avait requis jusqu'à 4 mois de prison avec sursis pour les 4 accusés, le délibéré du 16/11/07 au Tribunal de Grande Instance de Bobigny a été :
• pour atteinte à la liberté du travail : Relaxe des 4 inculpés
• pour atteinte à la liberté d'expression : Relaxe des 4 inculpés
• pour violence volontaire sur une hôtesse-vigile : Relaxe de l'inculpé
• pour dégradations de bien privé en réunion : Condamnation à 1.000 € d'amende
• pour menaces de mort et dégradations de bien privé en réunion : Condamnation à 1.200€ d'amende.

On ne doit pas commenter une décision de justice, mais chacun doit pouvoir s'informer pour mener sa propre réflexion.

Les 4 inculpés avaient tous été arbitrairement dénoncés par la même personne : le gérant de la société de surveillance. Les menaces de mort auraient été proférées à son encontre. La dégradation volontaire concernant le bris d'une porte vitrée avait été mis à l'actif d'un seul inculpé par le même gérant de la société de surveillance alors qu'une centaine de manifestants étaient présents sur cette intervention.
D'ailleurs, comme pour toutes les actions menées sans aucune violence par les intermittents du spectacle, rien n'avait été endommagé sur le plateau de la Star’Ac ce soir-là, à part cette dérisoire porte vitrée qui avait succombé aux pressions conjuguées mais contrariées des vigiles et des manifestants.

Par contre aucune de nos plaintes n'a été reçue, notamment un péroné fracturé, divers coups violents portés en toute impunité, une tentative de vol d'appareil photo, une caméra cassée, une bande vidéo arrachée et de nombreux faux témoignages : tous ces faits se sont retrouvés blanchis de toute poursuite.

Alors ce verdict, que l'on peut malgré tout qualifier de victoire amère, viendrait-il justifier les quatre années de procédure pour permettre à la justice de sortir la tête haute et ce, malgré une instruction inexistante, un refus caractérisé de rechercher la vérité, tout comme le refus de reconnaître le caractère politique de notre prise de parole sur un plateau de télévision alors que toute tribune nous était systématiquement interdite pendant toute la durée de notre lutte ?

L'affaire dite des "Quatre de la Star’Ac" est donc terminée.

La tentation a été très forte pour les deux condamnés de faire appel puisque, dans un simple esprit de justice, ils refusent de se reconnaître au travers des accusations portées contre eux, même au nom du collectif. Mais différentes raisons les ont dissuadés de relancer une action en justice :
- une certaine lassitude après 4 années de procédure,
- le respect dû à tous les solidaires, syndicaux, politiques, associatifs ou citoyens qui, régulièrement appelés à soutien, sont venus nombreux à chacun de nos appels,
- l'énergie mise en œuvre depuis si longtemps par le comité de soutien, et qui ne peut se prolonger indéfiniment,
- l'importante charge financière entre les honoraires d'avocats, les huissiers, les amendes, etc...
- le risque d'une réplique judiciaire plus dure encore, notamment pour les deux personnes déjà relaxées,
- la volonté de tourner une page vieille de quatre ans pour consacrer plus d'énergie aux nouvelles priorités, tant dans le soutien d'autres luttes que dans la reprise de leurs propres activités professionnelles - celles d'intermittents du spectacle -, qui ont été gravement mises en difficulté pendant ce long parcours.

Encore merci à tous ceux et toutes celles qui nous ont soutenus. Et éteignez vos télés !

La Coordination des intermittents & précaires d'Ile-de-France / CIP-IdF

Lire aussi :
Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

Mis à jour ( Dimanche, 20 Janvier 2008 06:45 )