L’Unedic remonte la pente

Samedi, 14 Juillet 2007 17:43
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Selon les nouvelles projections examinées hier par le bureau de l’Unedic, qui table sur une croissance économique de 2% en 2007 et 2008, l’assurance-chômage engrangerait cette année un excédent de près de 3 milliards (2,988 exactement) soit 500 millions de plus que prévu en mars, et un nouvel excédent de 4,7 milliards l’an prochain.

Moins de chômeurs, plus d’emplois : l’Unedic fait coup double. En période d’amélioration économique, l’assurance-chômage gagne des deux côtés : elle a moins d’allocations à verser et engrange davantage de cotisations. L’inverse est vrai en période de ralentissement mais pour l’heure, c’est la période faste et les excédents de l’assurance-chômage s’accroissent. Et plus rapidement que les experts ne l’escomptaient en mars.

Dans sa note de conjoncture, l’Unedic prévoit en effet une forte création d’emplois cette année (214.000 postes), qui s’infléchirait légèrement l’an prochain (182.000 emplois). Le chômage continuerait de refluer, avec 194.000 demandeurs d’emplois de moins cette année et 145.000 l’an prochain. L’Unedic fait en effet l’hypothèse que «sous l’effet des politiques d’emplois aidés, des départs en retraite et de la flexion du taux d’activité en période de reprise économique», la population active progresserait davantage en 2008 (40.000 personnes) que cette année et l’an dernier (27.000 personnes).

Fonds de régulation. Une bonne nouvelle qui va permettre de résorber plus rapidement aussi les déficits cumulés dans le passé (12,048 milliards d'euros au 30 avril) : fin 2007, ce cumul dépasserait encore un peu 10 milliards (10,121) et fin 2008, il tomberait à 5,4 milliards. Ces perspectives favorables ont conduit le conseil d’administration, en début d’année, à constituer effectivement le fonds de régulation destiné à garantir le paiement des allocations en cas de difficultés conjoncturelles. Sa création avait été décidée en janvier 2004, puis confirmée dans la convention de 2006, mais jamais la situation financière n’avait permis qu’il soit effectivement constitué. C’est fait, et l’objectif est de le doter progressivement de trois mois d’allocations, soit environ 7 milliards.

(Source : Le Figaro)

NDLR : Comme souvent, l'Unedic nous sort sa boule de cristal sans s'apesantir sur les trois points suivants :
• les 2% de croissance sur lesquels se basent ces projections restent une hypothèse…
• en ce qui concerne la création d'emplois, nous avons déjà vu que l'outil statistique de l'Unedic ne lui permet même pas d'évaluer ses chiffres de manière qualitative, ce qui est tout de même consternant !!!
• alors que le taux de chômage provisoire publié par le gouvernement français était de 8,1% pour mai, l'office européen des statistiques Eurostat l'estimait de son côté… à 8,7%.
Depuis sa dernière convention de décembre 2005, l'Unedic remonte la pente sur le dos des chômeurs :
1] Il est à imaginer que, malgré les excédents dégagés, la réforme de l'assurance-chômage qui va s'entamer dans le cadre de la "modernisation du marché du travail" n'ira pas dans le bon sens, c'est-à-dire une meilleure couverture (aujourd'hui, plus d'un chômeur sur deux n'est pas indemnisé), une meilleure indemnisation (le montant moyen de l'allocation chômage est de 800 € par mois) et une réelle politique de formation pour les privés d'emploi (en 2005, ils n'étaient que 8,1% a en avoir bénéficié).
2] Il est évident que l'Unedic nous joue ici la méthode Coué avant que l'Enquête Emploi de l'INSEE, repoussée depuis mars pour des motifs suspects, ne dévoile à l'automne un taux de chômage à la hausse. Si le gouvernement à réellement l'intention de jouer la transparence sur les chiffres et si les 220.000 chômeurs des DOM intègrent enfin les statistiques officielles en 2008, l'enthousiasme estival de l'Unedic ne devrait pas durer.

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Mis à jour ( Samedi, 14 Juillet 2007 17:43 )