Air France sacrifie l'emploi

Mercredi, 26 Juillet 2006 12:30
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On le sait : la réalité du "choc démographique", annoncé comme l’assurance du retour au plein-emploi, c'est surtout l'occasion rêvée de réduire ses effectifs. Après EDF, La Poste ou la SNCF (entre autres…), c'est au tour d'Air France de faire des économies sur sa masse salariale à l'occasion du "papy-boom"... avec la complicité de ses syndicats, sauf la CGT.

Quatre syndicats d'Air France (CFDT, FO, CFE-CGC et UNSA-Smaf), censés représenter plus de 52% des salariés, viennent de signer l'accord triennal 2006-2008 pour les personnels au sol, estimant que, tout en encourageant la "mobilité", il "garantit l'emploi".

Seule la CGT, qui est le premier syndicat de la compagnie aérienne toutes catégories de personnels confondues, a refusé - en vain - de le signer et fustige un texte qui "sacrifie l'emploi" car "seul un tiers des milliers de départs en retraite seront remplacés. (...) Ce sont près de 3.000 emplois en CDI qui devraient disparaître à l'horizon 2009 sur les 38.000 personnels au sol que l'on compte en 2006", affirme-t-elle en dénonçant un accord qui "va à contre-pied des réalités économiques de l'entreprise" : les trois années "s'annoncent exceptionnellement profitables" ce qui "ne justifie en rien que les salariés soient exposés à des remises en cause majeures de leurs conditions de travail".

Le syndicat craint aussi la "disparition progressive des activités et des emplois en province", l'accord permettant selon lui "d'imposer aux salariés des mesures définies comme mesures de plan social (mutations géographiques) sans avoir à mettre en place un plan social". Dans le cadre de ces mutations, la CGT redoute un "chantage à l'emploi" et affirme que les salariés mutés de "Caen à Paris ou de Perpignan à Toulouse" ne bénéficieront pas des aides à la mobilité.
La CGT dénonce également "l'intensification du recours aux techniques d'automatisation" et demande un "débat" sur le sujet.

Pourtant, en février dernier, la direction d'Air France démentait les craintes de la CGT concernant "des milliers de suppressions d'emplois" d'ici 2008, estimant que les informations de la CGT étaient "erronées".

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Mis à jour ( Mercredi, 26 Juillet 2006 12:30 )