Polémique syndicale sur l'usage de l'intérim

Mardi, 23 Mai 2006 12:31
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Pour "mettre fin définitivement à l'intérim" chez PSA Peugeot-Citroën, recours qu'elle qualifie de "véritable plan social permanent", la fédération CGT-Métallurgie a assigné le groupe devant le Tribunal de Grande Instance de Versailles. Mais le Groupement des syndicats européens de l'automobile (GSEA) estime que l'action de la CGT est "une menace pour l'emploi en France".

PSA justifie son recours - parfois massif - à l'intérim lors des "lancements de nouveaux véhicules" qui, selon la direction, "sont des événements par nature rares dans l'activité d'un site industriel et qui interviennent tous les 7 à 8 ans". Mais, selon la CGT, le nombre d'intérimaires chez PSA est passé de "674 en 1995 à 5.849 en 2005" avec un "pic à 14.875 en 2001" alors que les effectifs permanents dans le même temps ont baissé, passant de "57.501 CDI et CDD en 1995 à 51.938 en 2005". L'avocat de la CGT, Me Ralph Blindauer, affirme que "l'accroissement de l'activité du groupe est permanente depuis plusieurs années, malgré les fluctuations ponctuelles du marché de l'automobile" et ajoute que PSA "viole la loi de 1990 sur l'intérim".

"L'action de la CGT est une menace pour l'emploi en France. Les conséquences peuvent en être dramatiques : plans sociaux en période creuse, chômage, CDI à forte mobilité, etc…", dénonce le GSEA Peugeot-Citroën, troisième syndicat du groupe. "On combat l'emploi intérimaire depuis plusieurs années, mais chaque lancement de véhicule nécessite une main d'oeuvre supplémentaire et le recours à l'intérim est pour nous un réservoir indispensable", a déclaré son secrétaire général Michel Delignat. "L'intérim donne aux entreprises comme la nôtre la souplesse dont elles ont besoin".
Le GSEA reconnaît toutefois que "l'intérim n'est pas la panacée" et explique avoir "œuvré pour que les embauches d'intérimaires "aient lieu dans le cadre des 10.000 créations nettes d'emploi réalisées en France en 6 ans" chez PSA. Mais "faire croire que tous les intérimaires peuvent et doivent être embauchés c'est les tromper, et tromper également leurs collègues en CDI", estime le syndicat.

Alors, l'intérim est-il un moindre mal ? L'audience est fixée au 12 juin.

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Mis à jour ( Mardi, 23 Mai 2006 12:31 )