Le Canard Enchaîné du mercredi 3 août estime que, depuis 5 mois, «la gomme à chômeurs est en pleine surchauffe».

L’hebdo satirique constate qu’en apprenant l’amélioration (35.000 demandeurs d’emploi en moins au mois de juin), «journalistes et personnalités politiques se sont jetés sur la page 5 du bulletin statistique du ministère qui recense les motifs de sorties de l’ANPE. Et ils ont pu constater que la conjoncture est toujours aussi déprimante, puisque les reprises d’emploi (autrement dit les retours au boulot) ont diminué de 5,8%. Faire baisser le chômage sans créer d’emplois, chapeau !».

Plus loin, Le Canard nous assure que «même si les mesures Villepin ne servent à rien, la conjoncture démographique lui est favorable. Le pauvre Raffarin avait d’ailleurs fondé de grands espoirs sur cette situation. On résume : 2005 est l’année où les baby-boomers de l’après-guerre commencent à arriver à l’âge de la retraite. Dorénavant, 300.000 personnes vont tous les ans quitter leur job contre 150.000 les années passées. Les arrivées sur le marché du travail vont connaître un mouvement exactement inverse, puisque les générations qui débarquent maintenant sont celles de la panne de lapinisme des années 70 et 80, soit une centaine de milliers de moins par rapport à 2000, selon les chiffres de l’Institut national des études démographiques. Les démographes s’accordent donc pour estimer que, sauf immigration massive, la population active va diminuer à compter de cette année et que le nombre des demandeurs d’emploi va suivre mécaniquement le mouvement. L’engagement de Villepin de baisser le niveau du chômage n’est donc pas totalement bidon, mais la politique de l’excellent Galouzeau n’y contribue qu’à la marge. Du moment qu’elle fait plaisir aux patrons».