De plus en plus de demandeurs d'emploi ont une activité réduite

Lundi, 04 Avril 2005 18:38
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Selon une étude de l'Unedic publiée aujourd'hui, le nombre d'allocataires de l'assurance chômage exerçant une activité réduite a été multiplié par près de 6 en douze ans, et près d'un allocataire sur trois était dans ce cas fin 2003.

Selon une étude de la direction des statistiques de l'Unedic, entre décembre 1991 et décembre 2003, le nombre de demandeurs d'emploi indemnisés qui exerçaient une activité réduite a très fortement augmenté puisqu'il a été multiplié par 5,8 alors que, sur la même période, le nombre total de personnes indemnisées par l'assurance-chômage (hors formation) était multiplié par 1,5.

Le cumul des allocations versées par l'assurance-chômage et de revenus provenant d'un emploi a été autorisé sous conditions par les partenaires sociaux depuis 1983. Et depuis juin 1995, ce cumul n'est possible que si les gains journaliers du mois n'excèdent pas 70% du salaire journalier retenu à l'ouverture des droits, et si la durée mensuelle n'excède pas 136 heures.
En décembre 2003, parmi les 2.581.700 personnes indemnisées par l'assurance-chômage (ou momentanément non indemnisées pour cause de dépassement de l'un ou l'autre de ces seuils, hors formation), 734.700 ont effectué une activité réduite au cours du mois, soit 28,5%. A cette date, les allocataires qui avaient exercé une activité réduite avaient travaillé en moyenne 92 heures dans le mois, pour un revenu mensuel moyen de 959 euros bruts.
Près de 60% de ceux qui ont exercé une activité réduite ont pu cumuler une allocation de l'assurance-chômage et un salaire durant 6 mois en moyenne. Leur revenu mensuel total s'est élevé en moyenne à 1.214 euros, contre 863 euros s'ils étaient restés au chômage indemnisé pendant le mois complet.

Globalement, le recours à l'activité réduite concerne un peu plus les femmes que les hommes (30,5% contre 26,3%), et les plus de 55 ans exercent beaucoup plus rarement une activité réduite que les autres allocataires. Plus d'un allocataire sur trois a recours à l'activité réduite dans les régions de l'Ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Haute-Normandie), alors que c'est le cas de moins d'un quart des chômeurs dans les régions méditerranéenne (Languedoc-Roussillon, Côte d'Azur, Corse), ainsi que dans l'Est (Lorraine, Alsace) et en Ile-de-France.

À ce jour ce serait donc près de 750.000 demandeurs d'emploi qui, par le recours à l'activité réduite, sortent des statistiques officielles du chômage puisque n'y sont comptabilisés que les chômeurs de catégorie 1 (à la recherche d’un CDI à temps plein, et immédiatement disponibles)... Travailler plus pour gagner plus, mais on est loin du compte !

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Mis à jour ( Lundi, 04 Avril 2005 18:38 )