"Péril jaune" sur le textile français

Lundi, 20 Décembre 2004 16:09
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A partir du 1er janvier prochain dans l’Union européenne, il n’y aura plus aucune barrière douanière à l'importation de tissus et de vêtements. Conséquence : c’est tout un pan de l’industrie française qui risque de s’effondrer, submergé par le déferlement attendu de produits textiles venant de Chine, mais aussi d’Inde ou du Pakistan. Des milliers d'emplois pourraient, à terme, être menacés. (…)
Pour bien comprendre ce qui risque de se passer à partir du 1er janvier, prenons l'exemple d'un produit qui a anticipé le mouvement : le blouson, qui n'est plus protégé par les quotas depuis des années déjà. Résultat : la Chine contrôle 70% du marché. Les autres pays doivent se contenter des miettes. Le même phénomène va sans doute se reproduire dès l'ouverture totale des frontières : des chaussettes aux draps, en passant par les pulls. Une déferlante chinoise contre laquelle il sera très difficile de résister. Le secteur du textile habillement est très fragile en France. C'est une mosaïque de PME qui subit déjà de plein fouet les délocalisations vers le Magrheb et la Turquie. Chaque semaine, une entrepise ferme ; chaque mois, des centaines d'emplois sont supprimés. La fin des quotas, qui limitaient tant bien que mal la casse, risque de porter le coup de grâce. Sauf à se réfugier dans des niches qui échapperont au rouleau compresseur chinois, en se repliant sur les matières nobles, comme la dentelle par exemple ; sur les technologies que la Chine maîtrise mal, comme l'imperméabilisation ; et sur la créativité, comme la chemise qui ne se repasse pas : ça aussi, les Chinois ne savent pas encore faire.

Les syndicats français regrettent le "manque d'anticipation" de la fin des quotas dans le secteur textile. Dans un rare exemple d'unanimité, les cinq confédérations (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et l'Union des industries textiles (UIT, patronat) se sont entendues, notamment pour demander la mise en place d'une zone "euro-méditerranéenne", dans une "déclaration d'intention" adoptée en mai 2004. Neil Kearney, le président de la Fédération internationale des syndicats (FSI) du textile, de l'habillement et du cuir, affirme que "trente millions d'emplois vont migrer vers la Chine", après la fin du système des quotas sur le textile.

(Source : RTL.fr)

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Mis à jour ( Lundi, 20 Décembre 2004 16:09 )