L'Europe, c'est pas rose !

Samedi, 20 Novembre 2004 04:26
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Le PS n'en finit pas de se diviser autour du texte de la nouvelle Constitution européenne...

..."Un texte obèse et confus" - sur lequel les militants du PS sont appelés à voter lors d'un référendum interne le 1er décembre - "bon ni pour l'Europe, ni pour la France, ni pour le PS", a affirmé Paul Quilès qui se dit pourtant "profondément européen". "Notre non est un non d'avenir", a-t-il ajouté en dénonçant "une campagne d'intimidation que l'on sent monter depuis quelques jours" venant des partisans du oui. "Il ne s'agit pas d'un référendum pour un choix entre le oui et le oui" ou encore "pour voter pour tel responsable parce qu'on l'aime", a-t-il ironisé.
"C'est un référendum, pas un plébiscite", a rappelé Laurent Fabius. Rappelant que le oui est défendu par "Chirac & Sarkozy", M. Fabius s'est interrogé : "Je ne suis pas sûr que la meilleure façon de préparer le projet socialiste soit de commencer par voter avec la droite".

"Si le non l'emportait, croyez-moi, on aurait la gueule de bois. Et je pense que ceux-là même qui auraient été, par inadvertance, portés à voter non risqueraient de le regretter comme après un certain 21 avril", observe Jack Lang. "Si le oui l'emporte, le 2 décembre au matin, on se met au travail pour porter un coup au gouvernement, pour préparer le projet en 2007, faire qu'en 2007, la gauche gagne en France, en Italie, en Espagne, dans les pays du Nord. C'est à ce moment-là que nous pourrons, sur la base de ce traité, créer cette Europe sociale dont nous rêvons".

Le PS en péril ? Certes, le cauchemar de 2002 pourrait bien se reproduire car, en vue de 2007, la gauche française ne ressemble toujours pas à une opposition digne de ce nom. Et le rose PS plus que jamais demeure tiraillé entre le rouge et le blanc. D'où hier la cuisante sanction du 21 avril. D'où aujourd'hui ces querelles intestines autour de l'Europe.
On aurait aimé que le Parti socialiste s'enflamme vraiment pour d'autres causes, tellement plus proches de ses électeurs : la cohésion sociale, le chômage... Ce n'est pas une divergence interne sur la Constitution européenne qui désavouera le PS : il se désavoue tout seul quand, au nom du socialisme, il persiste à répondre aux sirènes du libéralisme dans un consensus mou. Ainsi a-t-il échoué en 2002, et il échouera en 2007 : lui seul est responsable de ses erreurs, lourdes de conséquences. Car la droite et l'extrême droite vont encore se régaler, et nous autres, de la France d'en bas, continuerons à manger notre pain noir en ruminant notre colère...

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Mis à jour ( Samedi, 20 Novembre 2004 04:26 )