Finissons-en avec l’indemnisation du chômage

Jeudi, 09 Octobre 2014 15:04
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Non, vous ne rêvez pas. Nous revendiquons et assumons haut et fort cette nécessité absolue, cette exigence vitale pour notre avenir et celui de la France.

À mesure que passent les semaines, notre Premier Sinistre Manuel Valls, inspiré par ses maîtres à panser les plaies de notre société, Nicolas Sarkozy et Pierre Gattaz, est de plus en plus décomplexé sur les questions économiques et sociales. Il était temps !

Enfin, la réalité s’impose à son esprit jusqu’alors anesthésié par des dogmes socialistes d’un autre âge.

Selon l’agence Reuters, forcément bien informée : Manuel Valls a émis à plusieurs reprises le souhait de réformer l'indemnisation du chômage en France, comme s'il voulait tester l'opinion sur un sujet hautement sensible.

En Allemagne, pays où l'indemnisation du chômage a été rabotée depuis le début des années 2000 pour inciter au retour au travail, il s'est interrogé sur les choix économiques et sociaux faits ces dernières décennies.

"La France a une préférence pour le chômage de masse bien indemnisé, c'est un fait", a-t-il dit en privé dans la capitale allemande. Quelques jours plus tard, il estimait qu'il y aurait "des choses à revoir dans le système français". © Reuters

Ces choses à revoir, ce sont les allocations outrageusement généreuses qui n’incitent pas nos concitoyens à reprendre le chemin du boulot, contrairement à leurs homologues allemands. 

Manuel Valls a raison. Chacun admettra ici que le chômage, ce sont des vacances prolongées à l’infini (ou quasiment), aux frais de la princesse, une rente qui n’invite pas à se bouger les fesses.

La plupart d’entre nous s’y sentent tellement bien qu’ils s’y complaisent jusqu’à basculer en fin de droits, pour se retrouver à l’ASS ou au RSA à 450 euros par mois. Le paradis !

À l’instar de son mentor Nicolas Sarkozy, Manuel Valls est en droit de dresser les Français les uns contre les autres, en cette période de difficultés partagées par le plus grand nombre. Il est de son devoir d’attiser les tensions sociales et de flatter les égoïsmes.

Ceux qui se lèvent tôt et qui travaillent dur n’ont pas à financer tous les fainéants qui s’accordent de grasses matinées douillettes. Voilà un scandale qu’il convient de dénoncer encore et toujours. 

Fort de cet argument massue, les Français se rangent majoritairement et légitimement à son avis. Pour faire baisser le chômage, il suffit de raboter l’indemnisation des chômeurs.

Mais pourquoi n’y ont-ils pas pensé plus tôt ?

Et pour l’éradiquer, il suffit de supprimer les minima sociaux. Tous les fainéants qui en bénéficient seront alors contraints de trouver quelques heures de travail pour survivre. Ce n’est pas plus compliqué que ça.

Toujours selon Reuters, la semaine dernière Manuel Valls a déploré devant son homologue finlandais le principal dysfonctionnement du système français : "C'est (...) parce que nous acceptons malheureusement un chômage trop élevé, même s'il est bien indemnisé, que nous avons perdu du temps".

Mais pourquoi l'acceptons-nous ? Voilà LA bonne question que soulève ce constat clairvoyant. Parce que le chômage élevé et bien indemnisé, ça en arrange beaucoup. Mais qui donc ?

Les salariés qui voient leurs rémunérations bloquées et leurs conditions de travail se dégrader ? Non, bien sûr !

Les patrons qui profitent de l’aubaine d’un chômage de masse pour soutirer au gouvernement allégements, aides et exonérations en tous genres ? Allons, un peu de sérieux !

Alors à qui profitent ce chômage record et sa bienveillante indemnisation ? Aux chômeurs évidemment !

Même qu’ils s’en réjouissent, qu’ils l’entretiennent pour conforter leur statut enviable de profiteurs.

Manuel Valls n’a d’ailleurs pas été assez précis dans son analyse. Ce n’est pas "nous acceptons un chômage trop élevé" qu’il fallait dire, mais "les chômeurs acceptent un chômage élevé parce qu’il est bien indemnisé". Voilà la réalité.

Le moyen de remédier à cette absurdité est donc de mal indemniser le chômage, voire ne plus l’indemniser du tout si on veut l’éradiquer.

Et comme nous, ici sur Actuchomage, nous militons depuis 10 ans en faveur de cette éradication, nous abondons dans le sens de cette mesure de salut public : Finissons-en avec l’indemnisation du chômage !

Tel est notre leitmotiv en cette fin d’année 2014. Merci au Camarade Valls de nous avoir ouvert les yeux.

L’indigne Indigné

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Mis à jour ( Jeudi, 09 Octobre 2014 22:19 )