Un STO pour les chômeurs adopté en Hongrie

Mardi, 12 Juillet 2011 21:10
Imprimer
L'idée de travail forcé avait été introduite dans la campagne électorale de 2010 par le mouvement nationaliste Jobbik. Il est donc repris par le Fidesz, parti conservateur du Premier ministre Viktor Orban.

Le gouvernement conservateur hongrois a sensiblement réduit, mardi, le montant et la durée du versement des allocations chômage, de 270 à 90 jours, en faisant adopter au parlement une loi obligeant ses bénéficiaires, des sans-emploi ayant cotisé ou non, à effectuer des travaux d'intérêt général, indépendamment de leurs qualifications et indemnisation.

Le montant maximum de l'allocation a été ramené de 120% à 100% du salaire minimum, fixé à environ 80.000 forints (280 euros). Le vote de cette loi, qui entrera en vigueur le 1er septembre, a été acquis par 251 voix pour, 29 contre et 32 abstentions, le gouvernement conservateur disposant d'une majorité parlementaire des deux-tiers.

Si les chômeurs refusent ces travaux d'intérêt général (principalement sur des chantiers publics : on parle de projets de construction majeurs comme la création du nouveau stade de Debrecen, la plus grande ville de l'est de la Hongrie), ils perdront leur droit aux allocations.

La loi stipule également que les personnes concernées devront accepter les travaux d'intérêt général jusqu'à 3 heures de route de leur lieu de résidence. Au-delà, le chômeur peut refuser une offre si l'employeur ne peut lui garantir un logement (par exemple, pour le nouveau stade de Debrecen, ces chômeurs pourraient être logés dans une “ville de conteneurs” gardée par des policiers à la retraite qui seraient utilisés comme agents de sécurité. Et pour compter sur cette ressource, le gouvernement s'apprête à modifier la Constitution). Des exceptions et des allégements sont prévus pour les personnes s'occupant d'enfants ou de personnes âgées.

Avec ces mesures radicales, le gouvernement espère ainsi remettre au travail 200.000 à 300.000 personnes et réaliser une économie de 37 millions d'euros sur les allocations versées grâce aux radiations. Selon les derniers chiffres disponibles de l'Institut national des statistiques KSH, le taux de chômage en Hongrie s'élevait à 11% de la population active sur la période mars-mai, soit 466.000 personnes.

(Source : Les Echos)

Selon Rue89, ces camps de travail obligatoire ciblent essentiellement les Roms, dont le taux de chômage avoisine les 50%. Une main-d'œuvre bon marché visant à satisfaire les appétits des investisseurs chinois.


Le JT de France 2 en a parlé le 19 septembre :


(Notez que cette vidéo a été postée sur Youtube par Fdesouche.com, blog nationaliste proche du FN, qui se sert de ce reportage pour sa propagande : là où nous y voyons une mesure odieuse, eux y voient un avenir radieux…)


Lire aussi :
Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

Mis à jour ( Mardi, 20 Septembre 2011 20:41 )