Quand la crise révèle la nature humaine

Lundi, 22 Décembre 2008 12:22
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Pour certains, la crise est propice à l'abjection, justifiée en sus par une pure escroquerie intellectuelle.

«So Nice», une agence de communication belge qui subit également les conséquences de la crise, a décidé de prendre une décision pas très «nice» : elle devra se séparer de l’un de ses huit créatifs fin janvier 2009, et la tâche ingrate du choix du collaborateur incombera… aux internautes.

«Vous choisissez, on vire !»

«Alex, Jérôme, Jean-Seb, Hélène, Patrick, Sébastien, Nico et Martin sont tous des employés hors pair et aucun ne mérite son C4 (formulaire de fin de contrat de travail en Belgique)», explique-t-on sur le site YouChooseWeFire.be, spécialement conçu pour l’opération. Sur le site, l’internaute pourra consulter une brève présentation des huit malheureux «candidats» avec une photo (tous ont une mine abattue), une description des points forts et des points faibles et une brève déclaration.

«Votez pour moi. Je n’ai plus rien à faire dans une boîte qui licencie comme ça !», écrit Sébastien. Moins altruistes, d’autres préfèrent que le vote des internautes choisisse une autre personne : «Si j’étais à votre place, je voterais Hélène. Elle est charmante, talentueuse et trouvera rapidement un nouveau travail». Jérôme, quant à lui, en profite pour dénoncer ce type de procédé : «Ce concours est totalement immoral et injuste. J’espère que vous ne voterez ni contre moi ni contre personne».

Assumer ses responsabilités ?

Ce qui a l’aspect d’un vote de télé-réalité et ressemble fortement à un bon coup de pub virale est une opération tout à fait sérieuse, assure-t-on à l’agence. Contactée par le média belge RTL Info, la société a déclaré avoir aussi voulu faire passer un message. Le même qui est présent sur son site : «Dans cette crise nous sommes tous responsables. Les politiques qui l’ont attendue pour agir, les industriels qui ont continué à produire sans se soucier de la demande et aujourd’hui, chacun d’entre vous qui préférez attendre le creux de la vague avant d’investir et/ou de consommer». Le site s'adresse encore aux internautes en leur disant : «Il est temps pour vous d’assumer cette responsabilité».

Les internautes ont encore moins de deux semaines pour donner leur avis et décider du sort de l’une des huit personnes forcées malgré elles à participer au concours.

(Source : 20Minutes.ch)

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Mis à jour ( Lundi, 22 Décembre 2008 12:22 )