La police ne veut pas «travailler plus pour gagner moins»

Vendredi, 02 Novembre 2007 08:13
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Visiblement, les policiers s'apprêtent à ouvrir le bal des perturbations de novembre. En cause, les propositions du Ministère de l'Intérieur concernant leur passage au statut de cadre. En guise d'avertissement, une «grève du zèle» est fixée jeudi 8, date des prochaines négociations.

Nous prédisions un "effet boule de neige" et d'éventuelles surprises parmi tous les mouvements sociaux attendus pour novembre : il se pourrait que nous voyions juste car déjà, contre toute attente, voici que la police s'en mêle !

Depuis cet été se consomme à petites bouchées une «rupture» entre la police et son ministère (lire en commentaire). Outre le fait que ce dernier doive encore quelque cinq millions d'heures supplémentaires non payées à ses forces de l'ordre, un nouveau protocole d'accord prévoyant le passage des 12.000 officiers de police au statut de cadre au 1er janvier prochain implique de nouvelles conditions de travail et un régime indemnitaire particulièrement défavorables.

Pour Patrice Ribeiro, secrétaire général adjoint de Synergie (le second syndicat d'officiers), non seulement «l'Intérieur viole les accords d'un protocole d'accord signé par les syndicats et Nicolas Sarkozy [alors en poste place Beauvau] de 2004», mais il «va plus loin que ce qui était prévu» et «il n'y aura plus désormais de limite à notre temps de travail pour seulement 15 € de plus par mois». Les officiers «pourront ainsi être rappelés jour et nuit, et nous ne pourrons plus récupérer nos week-ends de travail. C'est travailler plus pour gagner moins !»

Synergie et le SNOP (Syndicat national des officiers de police, majoritaire) ont donc décidé d'agir le jour-même des négociations sur ces questions, une «réunion de la dernière chance» selon eux. Jeudi 8 novembre, tous les policiers sont ainsi conviés à «déposer leurs armes et leurs téléphones portables ou de service» dans le bureau de leur chef, à «respecter strictement les horaires, sans dépassement», ou à «poser des récupérations». Puis, s'ils n'obtiennent pas satisfaction, est prévue dans la foulée une manifestation nationale unitaire.

PS : cette manifestation a eu lieu, malheureusement, le même jour que celle des chômeurs & précaires prévue de longue date le samedi 8 décembre... Le choix des médias est tout fait !

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Mis à jour ( Vendredi, 02 Novembre 2007 08:13 )