Une mobilisation syndicale sans suite

Mercredi, 19 Octobre 2005 00:55
Imprimer
Les cinq confédérations syndicales ont officiellement décidé de ne pas donner suite à leur mobilisation nationale du 4 octobre, du moins dans l'immédiat.

Les représentants des cinq organisations (CGT, CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC) se sont discrètement rencontrés pendant une heure et demie en fin d'après-midi, au siège de la CFDT. A l'issue de la réunion, elles ont convenu d'interpeller "solennellement" le gouvernement et le patronat afin qu'ils "prennent leur responsabilité", a indiqué à Reuters Rémi Jouan, secrétaire national de la CFDT chargé du dossier de l'emploi. "Nous sommes dans l'attente. Le Premier ministre a dit qu'il nous recevrait en novembre", a-t-il fait valoir.

Cette position n'empêchera pas des actions ponctuelles par branches ou par entreprises si nécessaire, plaident les syndicats. Deux journées d'action sont d'ores et déjà prévues en ordre dispersé : pour les personnels hospitaliers le 20 octobre et, le 19 novembre, pour la défense des services publics.
Dominique de Villepin, a estimé Rémi Jouan, doit répondre "assez rapidement" aux revendications syndicales, sur le pouvoir d'achat et le salaire des fonctionnaires notamment. Le Premier ministre recevra les syndicats à tour de rôle dans le courant du mois prochain. Mais aucune confédération syndicale n'a jusqu'ici reçu d'invitation pour se rendre à Matignon.

Quant au patronat, il est attendu sur la façon dont il entend faire avancer la négociation interprofessionnelle sur la prise en compte de la pénibilité au travail, dont la prochaine séance est prévue le 2 novembre. La nouvelle présidente du Medef, Laurence Parisot, tient mardi matin sa première véritable conférence de presse, au cours de laquelle elle doit faire le point sur les rencontres bilatérales qu'elle a eues en septembre avec les cinq confédérations syndicales.

"Si ça ne bouge pas, on verra", a dit Rémi Jouan. "Je n'ai pas d'autre mandat pour l'instant" des instances dirigeantes de la CFDT.
"On n'attendra pas Noël", a cependant ajouté le numéro deux de la CFTC, Jacky Dintinger, en précisant que les cinq organisations syndicales avaient d'ores et déjà convenu de se revoir après leurs discussions à Matignon. Jacky Dintinger s'est inscrit en faux contre un éditorial du quotidien Le Monde, selon lequel les syndicats ont montré qu'ils "peuvent mettre plus d'un million de personnes dans la rue et n'obtenir aucun résultat". "C'est exactement l'inverse", a-t-il dit à Reuters. "C'est la première fois depuis bien longtemps qu'une intersyndicale tient depuis neuf mois", a-t-il estimé, en rappelant que la première journée d'action unitaire sur le thème du pouvoir d'achat et de l'emploi a été organisée le 20 janvier.

Seule la CGT souhaitait "d'autres mobilisations" immédiates après la journée du 4 octobre, au cours de laquelle plus d'un million de personnes ont manifesté en France pour la défense de l'emploi et du pouvoir d'achat.
Depuis, le syndicalisme a subi plusieurs revers. Le conflit à la SNCM n'a pas empêché la privatisation de la compagnie maritime, le Premier ministre a annoncé qu'il ne recevrait pas les syndicats avant novembre et le Conseil d'Etat s'achemine a priori vers une validation des "contrats nouvelles embauches", unanimement contestés.

(Source : Reuters)

Lire aussi :
Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

Mis à jour ( Mercredi, 19 Octobre 2005 00:55 )