Chômage : coup de bol pour Villepin

Mercredi, 28 Septembre 2005 20:47
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Extraits d’un article d’Alain Guédé dans «Le Canard Enchaîné» d'aujourd'hui :

La relative baisse du chômage doit plus aux départs massifs des retraités qu’aux ordonnances du Premier ministre.

Villepin et ses conseillers peaufinent, depuis plusieurs semaines, une exceptionnelle opération de communication destinée à présenter le Premier ministre comme celui qui aura terrassé le chômage. Une manière de lancer la campagne présidentielle. (…)

L’arme absolue qu’il a découverte pour lutter contre le chômage n’a (…) rien à voir avec les fameuses «réformes». Son atout est tout bêtement, la démographie.
Le Canard Enchaîné a déjà levé ce lièvre à deux reprises : les départs massifs à la retraite permettront d’afficher des chiffres plus réjouissants en matière de chômage. (…) Le compteur de cette population des actifs (laquelle inclut les salariés plus les chômeurs), mesurée par l’Insee, est donc porteur d’immenses espoirs pour Villepin : en 1995, cette population s’était enrichie de 289.095 nouveaux individus. Les années Jospin seront ensuite, jusqu’en 2001, celles d’une activité forcenée, avec 228.360 «naissances» sur le marché du travail. Ce qui n’a d’ailleurs pas empêché les socialistes, aidés, il est vrai, par une conjoncture favorable, de réduire sensiblement le chômage. L’an de grâce 2001 représente le dernier cap de la population active.
En 2002, année de l’arrivée du couple Chirac-Raffarin, sa progression chute de plus de la moitié (106.519 actifs supplémentaires), et continue à décroître régulièrement en 2003, 2004, 2005. En 2006, la décrue s’accélèrera (arrivée de 30.790 actifs, soit huit fois moins que dix ans plus tôt), et 2007 sera pratiquement une année de sécheresse (6.829). Bref, même s’il se tournait les pouces, Villepin pourrait se présenter à l’élection présidentielle comme l’homme qui aura fait régresser le chômage.

Il reste néanmoins un petit virage à passer : celui de 2005. Certes la croissance de la population active sera faible cette année (83.292) mais, en dépit d’une tonitruante politique de «réformes» libérales, le marché du travail peine à éponger cette maigre augmentation. (…) D’où le recours aux radiations massives. «La rature est devenue le meilleur outil de lutte contre le chômage», s’insurge un statisticien du ministère du Travail. (…)

…/…

À lire aussi dans cette édition du Canard :
• «Sauce british à l’ANPE» ou comment le gouvernement livre un combat sans merci contre les prétendus parasites des Assédic.
• «Licencié le 19 juillet, radié de l’ANPE le 4 août…» C’est la mésaventure de l’un des chômeurs victimes du nettoyage des fichiers.

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Mis à jour ( Mercredi, 28 Septembre 2005 20:47 )