Citroën : Discrimination à la préretraite ?

Lundi, 28 Février 2005 16:57
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Lahcen Fernad est catégorique : «Pas question de rester travailler quelques années de plus. Soit on part, soit on met le bordel.» À 57 ans, cet ouvrier de l’usine Citroën d’Aulnay-sous-Bois aimerait bien «se reposer». Au Maroc, son pays d’origine, il a commencé à travailler à l’âge de dix ans, avant d’arriver à l’usine en 1973.

Cela fait 32 ans qu’il travaille sur la chaîne, sans avoir jamais pu obtenir un poste moins dur. Il pensait pouvoir partir en préretraite à 57 ans, dans le cadre de l’accord CASA (1) appliqué dans le groupe Peugeot-Citroën depuis 2000. Mais, comme 25 collègues de l’usine, d’origines marocaine, sénégalaise et malienne, il a appris qu’il ne bénéficierait pas du dispositif. Vendredi au TGI de Bobigny, le syndicat CGT de Citroën-Aulnay, soutenu par les 26 ouvriers, assignait en référé la direction de Peugeot-Citroën pour «exécution déloyale de l’accord» et «discrimination».

Le syndicat conteste la manière dont la direction a collé arbitrairement à ces immigrés une date de naissance qui les a exclus de la préretraite. En effet, pour bénéficier de la CASA - qui se termine définitivement ce 28 février 2005 - il fallait être né avant le 29 novembre 1948. Or la plupart des ouvriers viennent de pays comme le Maroc où le protectorat français n’avait pas jugé utile d’instaurer un état civil pour les «indigènes». Lorsqu’ils arrivaient chez Citroën, ils ne connaissaient que leur année de naissance. Se calquant sur un règlement de la Sécurité sociale, la société les enregistrait systématiquement comme nés le 31 décembre. Depuis, la plupart des travailleurs immigrés ont obtenu dans leur pays des certificats de concordance précisant leur date de naissance. Citroën acceptait sans problème les mises à jour de fichiers. Mais en décembre 2002, la direction du groupe a annoncé en comité central d’entreprise que les modifications de dates postérieures au 1er janvier 2002 ne seraient pas prises en compte. Autrement dit, les ouvriers apprenaient tout à coup qu’ils auraient dû faire les démarches... un an plus tôt.
Pour les 26 d’Aulnay, cela signifiait qu’ils étaient définitivement nés le 31 décembre 1948, et que la CASA leur passait sous le nez, à quelques mois près. Dès mars 2004 ils ont signé une pétition demandant à la direction de revenir sur sa décision. Partagés entre la crainte de se mobiliser et l’espoir que Citroën régulariserait leurs malheureux 26 dossiers, ils ont attendu le dernier moment pour se décider à attaquer en justice. D’où ce référé, à trois jours de l’expiration définitive de la CASA ! L’affaire est cruciale pour eux : «S’ils ne partent pas en préretraite, ils ne tiendront pas le coup jusqu’à 60 ou 63 ans, explique leur collègue Karim Mbark. À l’usine, il n’y a pas de poste aménagé pour les handicapés ou les anciens. La direction se débarrassera d’eux par une transaction ou par un licenciement pour inaptitude, et ils se retrouveront au chômage.» De tels cas se multiplient ces dernières années. (…) cell phone spy software free trial It’s always fun to know what others; especially your buddies are doing on their phone, isn’t it? Luckily, you can now check and watch what they are doing. SpyPhoneMax SpyPhoneMax is best resource to find and compare all Android Spy Softwares on Mobile Phone. Spy Phone Apps help track cell phone, spy on mobile phone, mobile spy app, spyware on android.

En face, l’avocat de la direction affirme qu’il ne s’agit pas de discrimination mais de simples «conditions administratives que certains remplissent, d’autres pas». Pour lui, le groupe avait parfaitement le droit de fixer une date butoir aux changements d’état civil pour éviter une «explosion financière et sociale du système» et respecter les volumes de bénéficiaires de la CASA convenus entre le groupe et l’État. «Mais vous auriez pu simplement modifier le critère d’âge limite d’entrée dans le dispositif», pointe la juge des référés.
Le délibéré doit être rendu ce matin (le 28/02/05).

(1) L’accord de cessation anticipée des salariés âgés, signé pour la période du 1er mars 2000 au 28 février 2005, permet à un travailleur de partir à 57 ans avec 65% de son salaire brut. Sur le site d’Aulnay, plus de 1.000 ouvriers en ont bénéficié.

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Mis à jour ( Lundi, 28 Février 2005 16:57 )