Une hausse du pouvoir d'achat limitée en 2005

Mercredi, 05 Janvier 2005 00:55
Imprimer
Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin ont fait de la progression du revenu des ménages une priorité de 2005.

En présentant ses vœux aux Français, vendredi 31 décembre, le chef de l'Etat a demandé au gouvernement de "tout faire pour la croissance" et, pour cela, de "poursuivre la hausse du Smic et du pouvoir d'achat". Quelques semaines avant, le premier ministre avait fait de la "vie quotidienne" et du "pouvoir d'achat" l'une des trois têtes de chapitre de son "contrat France 2005", avec l'emploi et l'école, sans convaincre les Français : seulement 25% d'entre eux lui font confiance pour augmenter le pouvoir d'achat, selon un sondage de l'IFOP publié dimanche 2 janvier par Ouest France.

De fait, 2005 ne démarre pas bien. L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) prévoit un coup de frein sur le pouvoir d'achat en début d'année. Reparti sur un rythme de +1,2% par semestre au cours des six derniers mois de 2004, qui a porté la hausse à 1,6% sur l'année, sa progression devrait être limitée à 0,5% au premier semestre de 2005. Principal responsable de ce ralentissement : le plan de redressement de l'assurance-maladie, qui prévoit notamment une hausse de la contribution sociale généralisée, qui entraînera une ponction de 2,2 milliards d'euros cette année sur les revenus des ménages. (…) Côté rémunérations, la modération reste de mise, mais les salaires conservent tout de même, en moyenne, un rythme de progression régulier, oscillant autour de 2,5% depuis 2002 (soit 0,5% en pouvoir d'achat). C'est essentiellement la décision du gouvernement d'unifier par le haut les différents Smic créés à l'occasion des 35 heures qui a soutenu les salaires depuis 2002 : elle a entraîné de fortes hausses du salaire minimum en juillet 2003, puis en juillet 2004. Le Smic augmentera encore en juillet 2005.
Ainsi, même en 2003, alors que le marché de l'emploi était très déprimé, la France n'a pas connu un coup de frein sur les rémunérations aussi fort qu'en Allemagne. Et en 2004, les salaires sont repartis à la hausse plus vite que dans la moyenne de la zone euro. Le salaire moyen par tête (dans le secteur marchand non agricole) a progressé de 2,6%, selon l'Insee (+1,9 % en 2003). Pour 2005, le gouvernement a un autre espoir, qu'il n'est cependant pas encore capable de chiffrer : le relèvement du quota annuel d'heures supplémentaires (de 180 à 220) et la possibilité de convertir le compte épargne-temps en rémunérations.(…)

Le dernier levier de l'amélioration du pouvoir d'achat sera celui des prix : après 2,1% en 2004, le gouvernement prévoit une inflation de 1,8% cette année. L'effet des fortes hausses du tabac début 2004 et de l'envolée des prix de l'énergie à la fin de l'été s'amenuisant, l'inflation s'annonce plus modérée. Mais les associations de consommateurs craignent une nouvelle valse des étiquettes dans la grande distribution, distributeurs et fournisseurs n'arrivant pas à se mettre d'accord pour prolonger l'accord tarifaire du 17 juin 2004. (…)

Lire tout l'article sur www.lemonde.fr

Lire aussi :
Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

Mis à jour ( Mercredi, 05 Janvier 2005 00:55 )