Elections : forte hausse de l'abstention systématique en 2004

Samedi, 25 Décembre 2004 17:46
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Lors des élections régionales et européennes du printemps 2004, 25,9% des inscrits se sont abstenus, phénomène en forte hausse par rapport à 2002 où l'abstention systématique n'avait concerné que 13% des électeurs inscrits, selon une étude de l'Insee.
A l'inverse, 35,9% des 39,9 millions de Français inscrits sur les listes électorales (9 citoyens majeurs sur 10) ont participé aux deux tours des régionales et aux européennes.
Enfin, 38,2% sont allés voter de façon intermittente, un chiffre voisin de celui de 2002. Dans trois cas sur quatre, ces "intermittents du vote", selon l'étude, ont fait l'impasse sur les européennes où l'on avait atteint le niveau record de 56,7% d'abstentions.

L'étude, fondée sur le comportement électoral d'un échantillon représentatif de 42.000 personnes, s'attache à cerner le profil des ces abstentionnistes systématiques.

Leur première caractéristique est la constance de comportement, puisque 85% d'entre eux s'étaient déjà abstenus à tous les scrutins de 2002 (présidentielle et législatives). "Ce noyau dur de l'abstention, dite d'exclusion, concerne davantage les classes populaires et les personnes les moins instruites", affirme l'étude, soulignant qu'un quart d'entre elles sont sans diplôme contre 15% pour l'ensemble de l'échantillon.
A côté de ces abstentionnistes d'exclusion, les élections du printemps 2004 ont vu l'émergence d'un nouveau groupe, représentant 15% de l'échantillon suivi de 2002 à 2004 et la moitié des abstentionnistes systématiques de 2004. Ces personnes manifestent la même constance dans le comportement électoral que les abstentionnistes d'exclusion et ont une structure d'âge identique : la moitié d'entre elles ont moins de 40 ans (contre un tiers des inscrits). Mais elles s'en distinguent par leur profil social puisque 15% seulement sont sans diplôme, tandis que 18% sont titulaires d'un 1er cycle universitaire. Ces nouveaux abstentionnistes viennent pour l'essentiel "d'intermittents du vote" en 2002. 32% de ces derniers ont en effet basculé dans l'abstention systématique en 2004. Parmi eux, 25% n'avaient voté qu'au deuxième tour de la présidentielle.

Si entre 2002 et 2004, la participation a chuté fortement pour toutes les générations, la baisse a été beaucoup plus marquée chez les jeunes : moins 20 points chez les 20-29 ans, contre moins 6 points chez les 90 ans ou plus. Toutefois la courbe du taux moyen de participation par tranche d'âge reste similaire pour les scrutins de 1995, 2002 et 2004, confirmant, selon l'étude, que le niveau moyen de participation varie en fonction des différents âges de la vie.
En 2004, la participation moyenne des 20-29 ans (40%) est plus faible que celle des 18-19 ans (52%). Elle augmente ensuite continuement pour atteindre 69% chez les 60-69 ans, avant de baisser rapidement ensuite.

(Source : Voila.fr)

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Mis à jour ( Samedi, 25 Décembre 2004 17:46 )