
intentées par les "recalculés". Le gouvernement a ainsi rapidement tranché en contraignant l'Unedic à réintégrer plusieurs centaines de milliers de chômeurs, privés d'une partie de leurs droits par la convention de décembre 2002. Une décision qui a pesé lourd financièrement pour l'Unedic, confrontée par ailleurs à un chômage proche des 10% de la population active.
Résultat : le régime s'attend à un déficit cumulé de 12,424 milliards d'euros au 31 décembre 2005, soit le double de celui enregistré lors du précédent record, fin 1993.
C'est dans ce contexte que va se négocier la nouvelle convention Unedic, qui doit fixer les règles d'indemnisation des chômeurs pour les trois prochaines années (jusqu'en 2008). Les partenaires sociaux doivent y parvenir avant l'expiration de la convention actuelle, le 31 décembre 2005. Mais ils risquent d'avoir du mal à se mettre d'accord sur les leviers d'action : diminuer les dépenses en réduisant les allocations des chômeurs, ce dont les syndicats ne veulent pas, ou augmenter les recettes par une hausse des cotisations, une solution refusée par le Medef.
Quoi qu'il en soit, le déficit de l'Unedic annonce quelques tours de vis (et de vice) pour tous, à moins qu'une croissance soutenue accompagne une vraie reprise des embauches, ce qui est moins sûr. À claironner sur tous les toits le mot d'ordre "travailler plus pour gagner plus", le gouvernement prend le risque de voir effectivement les salariés en poste travailler plus et les autres, les exclus, chômer plus encore.
Il est donc peu probable que la croissance relance les embauches. Ses dividendes - si dividendes il y a - passeront directement dans les poches du patronat, des actionnaires, voire des salariés en poste. Ne comptons pas non plus sur une augmentation des charges patronales, Monsieur Seillière a clairement dit qu'il ne passerait plus "à la caisse" pour combler les déficits. Que reste-il pour rétablir les comptes de l'Unedic ? Une baisse des indemnisations des chômeurs, soit en valeur, soit sur la durée (passée déjà de 30 mois à 23 mois par application de la convention 2002)...
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