Pillage de l'assurance-chômage : Bertrand persiste et signe

Mercredi, 28 Mai 2008 13:45
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C'est dès 2009 que le ministre du Travail à l'intention de baisser les cotisations chômage au profit de l'augmentation des cotisations retraites. Il promet de discuter rapidement de cette «nécessité» avec le nouveau président de l'Unedic et les partenaires sociaux.

De la même façon que les syndicats sont impuissants face au simulacre de démocratie qui se joue autour du projet de loi relatif «aux droits et aux devoirs des demandeurs d'emploi» avec ses deux offres «raisonnables» (la fameuse «réforme que nous allons faire sur les chômeurs», a dit hier matin Nicolas Sarkozy…), le nouveau président de l'Unedic Geoffroy Roux de Bézieux risque d'être surpris du peu de marge de manœuvre dont il disposera dans les mois à venir, face à un gouvernement qui agit en véritable rouleau compresseur malgré les «négociations» qu'il prétend souhaiter ouvrir.

«Je suis conscient du fait que l'assurance-chômage a d'autres contraintes, mais nous sommes engagés sur la voie du plein emploi alors que les besoins des retraites augmentent», invoque Xavier Bertrand.

Sur la voie du plein emploi ??? Avec encore 7,5% de chômeurs officiels - comptez plus du double avec les officieux -, non seulement nous en sommes loin (nous sommes même toujours dans un contexte inavoué de chômage de masse, doublé d'une conjoncture économique incertaine) mais si on y parvient, ne nous méprenons pas : ce sera à grands coups de sous-emploi précaire contraint, de harcèlement administratif, de radiations… et de bidouillage statistique accru.

Geoffroy Roux de Bézieux, qui a déclaré qu'il ne faut «surtout pas» transférer les possibles excédents de l'assurance-chômage sur les retraites (il a rappelé que la situation financière de l'Unedic ne sera totalement assainie qu'à l'horizon 2010, son déficit cumulé au 1er janvier 2008 étant encore d'à peu près 9,5 milliards) et qui estime que «la formation [...] est le point clé des cinq années qui viennent», aura fort à faire devant un gouvernement non seulement déterminé à maltraiter une population qu'il stigmatise en l'accusant d'être responsable de sa situation, mais aussi à la spolier d'un budget qui lui est pourtant alloué par répartition solidaire.

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Mis à jour ( Mercredi, 28 Mai 2008 13:45 )