Quel est le taux de chômage en France ? 8% comme le prétendent les statistiques de l‘ANPE ? 8,4% comme l'estime l'office européen Eurostat ? Ou beaucoup plus, comme l'affirment les associations de chômeurs ?

C'est pour tenter de mettre fin à la polémique que le gouvernement souhaite arrêter un nouveau mode de calcul du chômage. Jusqu'à présent, il constituait à recouper deux sources : le nombre de chômeurs inscrits dans les fichiers de l'ANPE, et le nombre de personnes se déclarant à la recherche d'un emploi dans les enquêtes de l'INSEE [1].
Ces deux sources sont critiquées. La première reflète plus une activité administrative (contrôles plus sévères, radiations) qu'une réalité sociale. La seconde, faute d'un échantillon suffisant (75.000 personnes), comporte une marge d'erreur jugée trop importante.

Un nouvel indicateur

Le rapport conjoint de l'Inspection générale des Finances (IGF) et de celle des Affaires sociales (IGAS) préconise de créer un indicateur trimestriel en doublant l'échantillon de l'INSEE, rapporte Le Monde de vendredi. Il s'appuierait sur les données collectées par le recensement qui, depuis 2004, est réalisé chaque année sur une portion de la population. De plus, le nouvel indicateur incorporerait les chômeurs des Dom-Tom, estimés à 220.000, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent. Selon le ministère de l'emploi, avec ce nouveau mode de calcul, le taux de chômage passerait à 8,4%...

(Source : L'Expansion)

[1] NDLR : il s'agit de la fameuse Enquête Emploi de l'INSEE, qui "recale" les chiffres de l'ANPE pour l'année précédente et devait traditionnellement paraître fin mars 2007. Mais, en pleine campagne électorale, il a été décidé de la reporter à novembre... Sa tardive parution devrait déjà changer la donne et, quoiqu'on en dise, elle était beaucoup plus fiable que les données ANPE. Son enrichissement est une excellente chose et va dans le sens des propositions faites par les Etats généraux des chiffres du chômage et de la précarité en mai dernier.