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Le très chiraquien Dominique de Villepin, successeur de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur, a fait quasiment acte de candidature pour Matignon en préconisant un changement de politique au lendemain du 29 mai, "quel que soit le résultat" du référendum.

C'est hier dimanche sur Europe 1 que M. de Villepin a tenu des propos qui ont provoqué aujourd'hui une "dispute très violente" entre le ministre de l'Intérieur et le Premier ministre au cours du traditionnel petit-déjeuner hebdomadaire des leaders de la majorité à Matignon. Au cours de cette vive altercation, Dominique de Villepin, qui s'était entretenu dimanche matin avec le président Jacques Chirac, a affirmé à M. Raffarin que ses déclarations de la veille répondaient à "une commande" : une manière de dire qu'il avait obtenu le feu vert du chef de l'Etat dont M. Raffarin se prévaut régulièrement d'avoir toute la confiance...

Même s'il a pris soin d'assurer que "les hommes ne sont pas en cause", M. de Villepin a donc estimé dimanche qu'après le 29 mai il faudrait "plus d'exigence, plus de solidarité, plus de mouvement pour mieux prendre en compte les sentiments, les aspirations et les frustrations qui s'expriment". Une critique implicite de la "gouvernance" de Jean-Pierre Raffarin.

A Matignon, on s'est refusé à tout commentaire sur cette nouvelle tension, en soulignant que Jean-Pierre Raffarin s'exprimerait mardi matin sur RTL. Déjà au mois de janvier, le premier ministre avait jugé que "l'impatience est l'adversaire" de Dominique de Villepin, celui en qui il voyait encore à l'automne son "successeur préféré", et il s'en est pris plus récemment aux "jeux perso", incompatibles avec "un avenir prometteur".

Alors que la succession de M. Raffarin - dont la popularité reste au plus bas - est régulièrement évoquée et que, outre M. de Villepin, les noms de Jean-Louis Borloo, Michèle Alliot-Marie voire Nicolas Sarkozy et Thierry Breton circulent, les déclarations de M. de Villepin peuvent aussi refléter la vive inquiétude qui prévaut dans le camp chiraquien sur l'issue du scrutin. L'intervention du Président de la République sur TF1 n'a en effet pas permis d'inverser la tendance dans les sondages qui donnent tous le "non" gagnant depuis un mois. "Si on veut dépolluer le débat, M. Raffarin doit annoncer qu'il remettra sa démission au soir du 29 mai", a même déclaré lundi le député UMP Dominique Paillé en se félicitant des paroles de M. de Villepin et en affirmant "traduire les aspirations d'un nombre certain de parlementaires". To play or not to play? The answer is play! Do yourself a favor!