Après l’épidémie Covid-19, le tsunami Chômage 2020

Mardi, 28 Avril 2020 12:04
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Combien de chômeurs supplémentaires fin 2020 ?  

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Si le qualificatif tsunami a de quoi inquiéter, il recouvre un large spectre d’acceptations.

Sa vague principale peut se dresser à trois mètres, à sept, douze ou trente mètres. L’effet dévastateur en sera forcément décuplé.

Il y a malheureusement fort à crainte que la déferlante du chômage culminera à un niveau probablement jamais atteint depuis la débâcle de 1940. À combien l’évaluons-nous, nous autres qui avions - en 2008/2009 lors de la crise financière -, avancé des projections proches de la réalité ?

Nous pensons que si l’activité économique retrouve cet été un niveau approchant à celui d’avant-crise, l’épidémie Covid-19 devrait se solder en fin d’année par 2 millions de demandeurs d’emplois supplémentaires (en catégorie A).

Un accroissement qu’on peut qualifier de tsunami. Comme celui que nous subissons actuellement avec 10 millions de travailleurs au chômage partiel qui s’ajoutent aux 6,5 millions d’inscrits avant crise chez Pôle Emploi.

Au 28 avril donc, près de 17 millions de personnes sont au chômage partiel ou total.

Revenons à nos projections… macabres : Pour le seul mois de mars, le nombre de chômeurs s’est accru de 246.000, alors que le confinement n’a débuté que le 17. Il est certain que cette hécatombe s’amplifiera en avril et jusqu’au 11 mai. Elle se poursuivra en juin et juillet.

À l'entame de l’été, la France comptera probablement plus d'un million de chômeurs supplémentaires. L’onde de choc se prolongera jusqu’en décembre et dépassera les deux millions. Autrement dit, la catégorie A rassemblera 6 millions d'inscrits début 2021 (contre 3,5 millions avant crise Covid-19), soit 60% d'augmentation !  

Cette projection reste malgré tout OPTIMISTE !

Si nous devions subir un rebond épidémique à la suite du déconfinement ou plus tard à l’automne, la sanction pourrait être beaucoup plus sévère. Deux fois plus ? Probablement si ce rebond devait s’accompagner d’un nouvel épisode de confinement.

Nous n’y sommes pas !

Une donnée semble pour l’heure faire consensus : Une baisse historique du PIB (Produit intérieur brut) attendue en 2020, que notre ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, évalue entre 9 et 10%. Pour notre part, nous la fixons au-delà de 12% (peut-être à 15%), sous réserve de retrouver un niveau d’activité proche de la normale durant l’été.

Beaucoup s’accordent aussi à dire qu’1 point de croissance se traduit par la création de 100.000 à 200.000 emplois. Mais combien de destructions accompagnent 1 point de décroissance ? L’équivalent ?

Si tel est le cas, le calcul est résolu. Nous enregistrerons bien 2 millions de chômeurs supplémentaires d’ici décembre.

Pas d’inquiétude pourtant. Muriel Pénicaud, ministre du Chômage… pardon, de l’Emploi, annonce dans Le Parisien du 27 avril : « Il n’y a pas de vague massive de licenciements en France ». Nous voilà rassurés…

Quoique ! Avec ce gouvernement, il faut comprendre exactement l’inverse de ce qu’il annonce (1).

Quand Buzyn, Véran, Ndiaye… affirmaient que l’épidémie Covid-19 était sous contrôle, ça voulait dire que nous n’étions pas prêts, que la pénurie de matériels menaçait, que nos concitoyennes et concitoyens allaient tomber par milliers, que tout partait en vrille…

Quand Pénicaud considère qu’il n’y pas de « vague massive de licenciements », ça veut dire que nous allons être submergés par le chômage de masse (1).

Nous sommes prévenus maintenant qu’on sait.

YB

(1) Mise à jour au 28 mai. Ce qui était annoncé se réalise : +850.000 chômeurs en avril (catégorie A).

==> Lire aussi : Coronavirus - Après la sidération, la débâcle 


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Mis à jour ( Jeudi, 28 Mai 2020 17:03 )