Au Portugal, retour du STO pour les bénéficiaires d'aides sociales

Dimanche, 26 Août 2012 12:55
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La décision du gouvernement, inféodé à la Troïka, a un goût de sarkozysme. Alors que le chômage et la pauvreté battent des records, ses victimes doivent se rendre «utiles» pour mériter leur pitance. Visiblement, au Portugal, il y a encore du travail… mais il n'est pas question de le rémunérer !

Pour le ministre de la solidarité sociale, Pedro Mota Soares, le revenu social d'insertion (RSI), une allocation qui a pour objectif d'aider les personnes sans ressources jusqu'à ce qu'elles retrouvent un emploi, "est un droit qui comporte aussi des devoirs". Certains de ses allocataires devront exercer une "activité socialement utile" jusqu'à 15 heures par semaine pour continuer à en bénéficier, a décidé le gouvernement ce jeudi 23 août.

La mesure concernera les personnes aptes à exercer une activité professionnelle et qui n'ont pas d'enfant ou de personne âgée à leur charge. Celles qui refuseront se verront privées du RSI. Les bénéficiaires seront notamment appelés à participer "au nettoyage de jardins publics, à des travaux de rénovation dans des institutions sociales ou à l'organisation d'évènements sportifs et culturels", a cité en exemple M. Mota Soares.

92 euros par mois, ça se mérite

A la fin de juin, quelque 339.000 Portugais percevaient ce revenu d'insertion dont le montant moyen s'élevait à un peu plus de 92 euros par mois, d'après des données de la sécurité sociale. Le gouvernement estime pour sa part que près de 60.000 personnes touchent le RSI sans être inscrites dans un centre de recherche d'emploi.

Cette mesure était une promesse de campagne du gouvernement de centre-droit, au pouvoir depuis que le Portugal s'est vu accorder, en mai 2011, une aide internationale de 78 milliards d'euros en échange d'un vaste programme de rigueur et de réformes pour assainir ses finances publiques. Ce plan d'économies sans précédent comprend notamment une hausse généralisée des impôts et la baisse des salaires des fonctionnaires ainsi que des prestations sociales.

La recette prônée par les créanciers du Portugal, l'Union européenne et le Fonds monétaire international provoquera cette année une récession économique estimée à 3% du PIB alors que le taux de chômage a atteint au deuxième trimestre le niveau record de 15%.

(Source : Le Monde)

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Mis à jour ( Dimanche, 26 Août 2012 13:15 )