«Une marraine pour un emploi» : du vent, toujours du vent…

Samedi, 23 Juillet 2011 22:59
Imprimer
Des salariées volontaires pour «épauler» des chômeuses de longue durée dans leur recherche d'emploi ? Après les «actions de relooking» organisées par Pôle Emploi et la fondation EREEL, voici la dernière opération locale visant à «faciliter le retour à l'emploi des femmes» d'un coup de baguette magique soutenue par la bonne fée Marie-Anne Montchamp, secrétaire d'État des solidarités et de la cohésion sociale.

Du travail, Linda Le Berre en a eu depuis ces dernières années, à Nantes. Beaucoup, mais trop souvent sur des périodes courtes. Toujours en intérim ou en contrat à durée déterminée. «Je suis au RSA avec une petite fille de 5 ans. J'ai vraiment besoin de décrocher un contrat à durée indéterminée à la veille de mes 40 ans. J'en ai marre de l'insécurité.»

Chez Sotec, à Nantes, attablée avec la secrétaire d'État à la cohésion sociale Marie-Anne Montchamp, Linda raconte son quotidien professionnel : «C'est fatigant de toujours réexpliquer sa vie, ses compétences, reconvaincre. Un comble : on commence à me dire que je suis peu stable vu mon nombre d'employeurs !»

Au RSA depuis 2007, Linda a vu la fin d'un contrat aidé en mai dernier. «C'est à ce moment qu'on m'a proposé l'aide de l'association “Un parrain, un emploi”.» Une marraine, en l'occurrence. La convention, qui a été signée lundi après-midi en préfecture avec les chambres consulaires et l'État, lance l'opération «Une marraine, un emploi». Elle vise à faciliter le retour à l'emploi des femmes.

Une expérience à conforter

Chez Sotec, Sylvie Berthomé, secrétaire de direction, a accepté de «marrainer» Linda. Tous les mois, Sylvie va épauler Linda. Son patron, Jean-François Gendron, doublé de sa casquette de président de la CCI de la Loire-Atlantique, a œuvré pour ce binôme. Sylvie se lance dans l'aventure pour la première fois. «Je me rappelle de mes débuts sans aide extérieure. Avec Linda, nous allons essayer de bien cibler les besoins et contacter les entreprises en conséquence.»

Très intéressée et remarquant le caractère novateur de l'opération, Marie-Anne Montchamp insiste sur la méthode : «Une recherche de travail, ce n'est pas seulement un poste vacant et une personne disponible. L'employeur doit imaginer la personne dans son activité. Le candidat doit aussi donner des gages d'une bonne cohésion. Un travail difficile à élaborer si on est seul».

Pour la secrétaire d'État, ces initiatives demeurent encore trop rares. «Pourtant, elles devraient être plus nombreuses, notamment au sein des pactes territoriaux d'insertion. Des outils qui rassemblent tous les partenaires au plus près des besoins.» Et Jean-François Gendron conforter ses dires : «Dans notre zone d'activité, nous avons déjà 160 entreprises. Avec 40.000 en Loire-Atlantique, nous devons bien réussir à mobiliser sur le sujet». Comme trouver des femmes salariées qui ont envie d'épauler leurs consœurs.

(Source : Ouest France Emploi - offres d'emploi à Nantes)

NDLR : Après les "tuteurs" et autres "parrains", voici les "marraines" ! Outre l'aspect infantilisant de cette charitable initiative, concrètement, nous ne saurons rien de plus sur son contenu, ses tenants et ses aboutissants... Du flan !
Non : les chômeurs — et encore moins les chômeuses — ne sont pas des personnes intellectuellement "limitées" qui ne savent pas trouver le CDI qui leur permettrait enfin de vivre et de se projeter. Si elles sont, toujours plus nombreuses, à rester au chômage et/ou croupir dans la précarité, c'est parce qu'il n'y a pas suffisamment d'emplois décents disponibles sur le "marché du travail", et ce ne sont ni des "journées de relooking", ni des "marrainages" bidons mâtinés de copinage qui changeront cet état de fait : qu'on se le dise !


Lire aussi :
Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

Mis à jour ( Lundi, 18 Juin 2012 10:28 )