Pour savoir où l'on va, sachons d'où nous venons

Vendredi, 31 Décembre 2010 15:16
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Pour clore 2010, nous ne nous lancerons pas dans l'exercice facile de la rétrospective; encore moins dans celui, encore plus vain, des prévisions. C'est plus loin qu'il faut remonter.

Nous ne vous abreuverons pas non plus de positivisme mâtiné de bonne humeur en cette période de “fêtes” où des millions de chômeurs, de précaires et de Smicards n'ont pas du tout, mais alors pas du tout le cœur à rire. Bien au contraire : c'est la COLÈRE, saine et profonde, par le biais du savoir, qu'il faut plus que jamais cultiver. Ce n'est pas pour rien si le best-seller du moment s'intitule «Indignez-vous !»…

Cette crise que nous subissons est la plus grave depuis 1929. Si on nous dit qu'elles ne sont pas comparables et qu'on nous abreuve de mensonges — on nous promet qu'on va faire en sorte que cela ne se reproduise plus, voire qu'on en est sortis… —, n'oublions pas qu'elle sont systémiques, c'est-à-dire inhérentes au système économique et financier qui nous gouverne. En clair, le ver est dans le fruit et
il y en aura d'autres. Et ceux qui les provoquent après s'être bien gavés n'ont aucun intérêt à y remédier, puisqu'ils continuent à s'enrichir tandis que nous nous appauvrissons.

N'oublions pas non plus que c'est la Deuxième guerre mondiale qui mit un terme aux graves conséquences d
u krach de 1929. Mais, dès les années 50, les intérêts des possédants ont peu à peu repris le dessus. Et c'est dans les années 80 que le capitalisme a effectué sa mue : il s'est «financiarisé», dérégulé, est devenu antisalarial, et sa sauvagerie nous a replongés dans le même cauchemar.

Ce
«capitalisme du désastre», Naomi Klein l'a disséqué dans son livre La Stratégie du choc (Actes Sud - 2007), à lire absolument. Couvrant plus de quarante années d'Histoire, elle démontre que le capitalisme se nourrit de crises et de catastrophes : profitant des traumatismes occasionnés volontairement ou non, chaque nouveau désastre lui permet d'asseoir sa suprémacie et de prospérer davantage, au nom de la “liberté” et de la “démocratie”. C'est lumineux !

Le cinéaste Michael Winterbottom en a tiré un film, sorti en mars 2010. Si vous ne l'avez pas vu, c'est le moment de vous instruire et de connaître les noms de tous ces psychopathes malfaisants, ces intégristes — prophète et disciples — qui nous pourrissent la vie depuis des lustres :




Cependant, rien ne vaut la lecture de son livre qui se dévore comme un polar.

Drôle d'idée, nous direz-vous, que de finir l'année sur toutes ces horreurs. Mais Actuchomage n'a jamais eu pour vocation d'être aimable et de vous brosser dans le sens du poil. Le contraire de l'optimisme n'est pas le pessimisme, mais la résignation. En visionnant ce documentaire dont la dernière partie porte un vrai message d'espoir (et pas celui qui serait la vertu des esclaves), vous finirez 2010 en beauté.

SH


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Mis à jour ( Jeudi, 29 Novembre 2012 09:41 )