Comment New York se débarrasse de ses SDF

Samedi, 08 Août 2009 09:41
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Pour faire faire des économies au contribuable, le maire «offre» des allers simple aux sans-abris pour n'importe où dans le monde.

Michael Bloomberg a trouvé la solution miracle pour résoudre le problème de la pauvreté dans sa ville : offrir aux SDF un billet sans retour à destination d'où ils veulent dans le monde… dont la France. Et en l'occurrence Granville, petit port de la Manche. Dont le maire n'en revient pas.

En deux ans, 550 familles ont bénéficié de ce «traitement de faveur» selon le New York Times. Destinations : cinq continents et 24 pays différents. La seule condition pour être éligible est que le candidat ait un proche qui accepte de le recueillir.

Et voilà comment une famille de cinq Américains (les deux parents et leurs trois enfants) va se retrouver à Granville, où vit un proche de la mère. Coût du voyage : 6.332 dollars incluant les cinq billets d'avion, ainsi que le train jusqu'à Granville. Une bonne affaire pour les finances de New York. La ville est en effet légalement tenue de prendre en charge l'hébergement de ses SDF à travers le financement du programme d'aide et de refuge des sans-abris, à hauteur de 36.000 dollars par an et par famille. Le but est donc de faire des économies «dans l'intérêt du contribuable», selon les mots du maire, mais pour la bonne cause : ailleurs, l'herbe est bien plus verte, il serait vraiment idiot de ne pas saisir cette occasion de repartir à zéro, explique-t-il en substance.

Son homologue de Granville, lui, trouve ça «proprement scandaleux». «Quel cynisme ! Quand j'ai su ça, j'ai tout de suite fait le parallèle avec les charters que l'on affrète en France pour renvoyer chez eux, au Mali ou au Sénégal, les travailleurs immigrés… C'est la marchandisation de la misère !» (...)

Les cinq nouveaux émigrés auraient sans doute pu plus mal tomber. Mais comment se passe l'intégration pour les autres ? Les pays d'accueil ont-ils leur mot à dire ? Le directeur-adjoint du cabinet d'Eric Besson assure qu'il n'est pas au courant : «Pour nous, ça n'existe pas. Nous n'avons pas eu connaissance de cette affaire. Nous n'avons été contactés ni par le consulat ni par la police aux frontières. Je suis interrogatif. On va faire une enquête approfondie.»
Du côté de la police aux frontières, on n'en a «pas entendu parler». Quant à la la préfecture de la Manche, elle n'a pas reçu de demande de titre de séjour.

(Source : Rue89)

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Mis à jour ( Dimanche, 06 Septembre 2009 01:41 )