Gandrange demande des comptes à Nicolas Sarkozy

Mercredi, 04 Février 2009 12:00
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"L’Etat préfère investir pour moderniser le site plutôt que de payer de l’argent pour accompagner des gens soit en préretraite, soit au chômage. Nous sommes prêts à mettre de l’argent pour faire des investissements qui auraient dû être faits depuis longtemps sur le site et qui n’ont pas été faits !"

Ainsi parlait Nicolas Sarkozy, le 4 février 2008, lors d'une visite sur le site ArcelorMittal de Gandrange, alors que le géant mondial de l'acier venait d'annoncer la fermeture prochaine de l'aciérie et du train à billettes. Un an plus tard, ArcelorMittal a bouclé son projet et la famille du milliardaire indien, qui possède 43% du groupe sidérurgique, a empoché la coquette somme de 637,4 millions d'euros de dividendes : de quoi faire travailler 12.000 personnes à 1.500 € brut pendant un an.

Le volontarisme affiché par le chef de l'Etat n'y a rien changé. Et le président PS de la région Lorraine, Jean-Pierre Masseret, sent le besoin de "le rappeler à ses engagements" et de "relayer la déception des Lorrains", qui "attendent que les engagements pris soient tenus".

[...] "Il faudrait (que le président) revienne à Gandrange pour s'expliquer", estime Aurélie Filippetti, député PS de Moselle, en prévenant qu’"aujourd'hui, les salariés l'attendent non pas avec des grains de riz, comme l'année dernière pour son voyage de noces, mais avec des boulons pour lui faire tâter de la bonne qualité de l'acier de Gandrange".

Pour Jacky Mascelli, élu CGT au comité d'établissement de Gandrange, la promesse faite par M. Sarkozy procédait d'un "discours trompeur et manipulateur". "Le chef de l'Etat nous avait promis que si ArcelorMittal n'investissait pas à Gandrange, il trouverait une solution pour garantir l'emploi. Aujourd'hui, nous en sommes à essayer de faire respecter le plan social", ajoute, amer, le syndicaliste. Selon lui, seulement 43 salariés ont bénéficié d'une mutation effective alors qu'il en reste 400 autres à reclasser.

(Source : Libération)

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Au bout de 642 jours de pouvoir, Sarkozy est toujours scotché à un faible et ridicule chiffre de 5% de promesses tenues, tandis que le nombre de promesses abordées mais non tenues a doublé.

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Mis à jour ( Mercredi, 04 Février 2009 12:00 )