Marché du travail : les syndicats s'aplatissent !

Lundi, 17 Décembre 2007 19:34
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Vendredi, au cours de la dernière réunion de négociations sur la «modernisation» du marché du travail, les syndicats ont «joué l'ouverture» en acceptant le principe des deux principales propositions du Medef, à savoir le CDI «à objet précis» et la rupture «à l'amiable».

C'était à prévoir ! Cet été, après avoir demandé la mise en chantier de cette vaste réforme dont l'enjeu est considérable pour les salariés comme pour les chômeurs, Nicolas Sarkozy a encore opéré à un simulacre de dialogue social en obligeant les partenaires sociaux à plier l'affaire… en quatre mois seulement !!! Depuis le 7 septembre, patronat et syndicats se réunissent chaque vendredi afin d'aborder tous les thèmes prévus : l'entrée dans l'emploi, l'évolution à l'intérieur de l'entreprise, la sortie de l'emploi, et le retour à l'emploi... Titanesque !

Bien évidemment, les antagonismes sont forts et les négociations piétinent : alors le gouvernement met la pression, sachant que, dans ces conditions, le résultat ne pourra être que bâclé, au détriment des salariés - bien sûr - et dans un contexte faussé où le Medef a l'avantage, puisque les négociations s'appuient sur les textes qu'il propose et non l'inverse (au delà du simulacre de dialogue social, on se demande aussi où est passée la démocratie ?). Les syndicats ont donc bien du mal à défendre leurs positions, mais doivent avancer suffisamment loin pour empêcher le gouvernement de reprendre le dossier et d'imposer par la loi des mesures qu'ils n'auraient pas acceptées par accord. Ne restent plus que les compromissions et l'accord de façade.

C'est sans espoir. Même si elles prétendent «jouer le jeu» et déclarent «faire bloc» (se rapprocher pour mieux peser, disent-elles) face au patronat, la CGT, FO, la CFTC, la CFDT et la CGC prises en étau ne peuvent que s'aplatir : toutes leurs contre-propositions communes pour «améliorer» le projet médefien n'empêcheront pas la régression sociale appelée de ses vœux par Nicolas Sarkozy et son ministre Fillon, qui d'avance s'en frottent les mains ! Et les questions qui se posent sont les suivantes : à quoi servent désormais les syndicats ? Que vont-ils devenir ? Qu'allons-nous devenir ? Le monde du travail, avec ou sans emploi, a bien du souci à se faire.

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Mis à jour ( Lundi, 17 Décembre 2007 19:34 )