Chez Renault on carbure à l'arrêt

Vendredi, 28 Septembre 2007 09:36
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Des salariés qui reviennent bosser clopin-clopant, un bras dans le plâtre ou avec des béquilles : voilà ce qui peut arriver à l'usine Renault de Cléon (Seine Maritime) ! Dans un courrier de 12 pages adressé la semaine dernière à la direction de l'usine, l'Inspection du travail dénonce l'existence "au sein de [cet] établissement d'un système organisé de pressions visant à ce que les salariés victimes d'accidents du travail [...] renoncent à prendre tout ou partie de leur arrêt."

L'Inspecteur du travail cite par exemple ce témoignage, parmi 41 ouvriers auditionnés : "[l'hôpital] m'avait prescrit trois semaines d'arrêt suite à une fracture. Le soir même, le chef d'atelier m'a appelé à mon domicile pour me dire de ne pas prendre mon arrêt, en précisant que cela coûte cher à l'entreprise. Il m'a donné rendez-vous trois jours après pour me proposer un poste aménagé dans un bureau."

Le courrier de l'Inspection signale aussi l'existence, dans cette usine, d'un "formulaire dit de Refus de déclaration d'accident du travail par l'intéressé". Des accidents non déclarés ?

Comme l'expliquait "Le Canard" la semaine dernière (19/9/07), ce petit jeu permet souvent à la caisse patronale des accidents du travail de ne pas prendre en charge les soins et de refiler la note… à la Sécu ! Déjà mise à mal par les quatre suicides de Rueil-Malmaison, la direction de Renault explique "se donner le temps de vérifier la réalité des faits" avant de les commenter. A Cléon, on n'aime pas le coup de clairon.

(Source : Le Canard Enchaîné du 26/09/07)

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Mis à jour ( Vendredi, 28 Septembre 2007 09:36 )