La Belgique lutte contre ses chômeurs "qui ne veulent pas travailler"

Vendredi, 16 Mars 2007 21:11
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Le très zélé FOREM (Office communautaire et régional de l'emploi de Wallonie) a transmis l'an dernier à l'ONEM (Office national de l'emploi) 9.106 dossiers de "chômeurs refusant de travailler" dont 2.157 ont été sanctionnés, a indiqué hier le ministre fédéral de l'Emploi Peter Vanvelthoven, se réjouissant ainsi du "bon fonctionnement du système".

L'ONEM a eu fort à faire en 2006. En Flandre, avec le même empressement, l'office régional de l'emploi (VDAB) lui a pour sa part transmis 6.270 dossiers qui ont aboutit à quelque 1.500 suspensions temporaires, faute de plus. Et à Bruxelles, l'ORBEM lui a transmis 1.125 dossiers dont 389 ont mené à une sanction.
Au total, ce sont donc 16.501 chômeurs belges qui se sont retrouvés dans le colimateur général, et dont le quart a été "puni" par ses soins.

Nous avions vu comment l'Autriche traite ses chômeurs et comment l'Allemagne maltraite les siens. En Belgique, la stigmatisation et les sanctions vont aussi bon train !

La Belgique n'est pas épargnée par le chômage de masse : à la fin du mois de janvier, l'ONEM recensait 465.882 demandeurs d'emploi indemnisés pour un taux officiel de 7,7%. La Belgique - comme la France… - se vante d'un taux de chômage en baisse constante depuis quatre ans, et ce grâce à une croissance économique soutenue (3% en 2006).
Malheureusement il ne baisse pas à Bruxelles, et le chômage de longue durée - 2 ans et plus - est même reparti à la hausse avec 236.453 chômeurs, soit la moitié des demandeurs d'emploi comptabilisés. Il est facile d'imaginer que les 4.000 sanctions infligées ciblent particulièrement cette catégorie à laquelle on ne doit proposer que des petits jobs sous-payés et déclassés qui ne peuvent certainement pas la sortir de sa situation.

Mais de là à soupçonner qu'il y aurait plus de 16.000 chômeurs belges, majoritairement wallons, qui refuseraient carrément de travailler, le postulat semble extraordinairement abusif. Et la haine contre ces "profiteurs" semble tout aussi ancrée dans la population : lire les commentaires de cet article de 7SUR7 («Vous n'avez que le mot victime à la bouche, mais ils sont loin d'être victimes, ils connaissent les ficelles pour "palper du blé sans rien glander" puis se servent de la victimisation comme d'un bouclier. Soyons plus ferme avec les sangsues», écrit un internaute)... Consternant !

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Mis à jour ( Vendredi, 16 Mars 2007 21:11 )