Minima sociaux, salaires, retour à l'emploi...

Samedi, 27 Janvier 2007 18:04
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La réforme des minima sociaux est en marche, tandis que le retour au travail de ses 3,5 millions d'allocataires fait l'objet de tergiversations pré-électorales parmi les candidats à la présidence (lire en commentaire l'article du Monde).

Une fois de plus, on reconnaît que reprendre un emploi n'est pas forcément rentable : triste constat qui ne choque personne !!!

PERSONNE NE FAIT MINE DE LUTTER SÉRIEUSEMENT CONTRE LES SALAIRES TROP BAS, c'est une évidence. Pourtant les minima sociaux, lorsqu'ils retravaillent, se retrouvent piégés, non seulement à cause de ces salaires actuellement proposés qui sont honteusement insuffisants, mais aussi à cause des divers contrats aidés sur lesquels on les oriente avant tout (avec la bénédiction de l'ANPE) : des temps partiels à durée déterminée rémunérés sur la base du Smic qui ne permettent ni de s'en sortir, ni de se projeter.

Ainsi on les maintient dans l'assistanat en estimant qu'il faut renforcer les aides complémentaires - attribuées de surcroît sur une période trop courte - afin d’"atténuer" la perte de pouvoir d'achat liée à la reprise d'emploi, au lieu de remettre en question la faiblesse des rémunérations pratiquées par les employeurs malgré les aides publiques dont ils bénéficient pour faire travailler à très bas prix ces populations. En vérité, c'est d'abord à eux que ces "incitations" sont destinées.

Ainsi, Sarkozy propose même de réformer la prime pour l'emploi (PPE), ce démagogique «13e mois des Smicards» vanté par Dominique de Villepin, qui comble l'insuffisance salariale sur le dos des contribuables et instaure dans les esprits la normalité du salaire de misère.
Même chose côté Royal : le "revenu de solidarité active" (RSA) ne remet absolument pas en question les rémunérations des employeurs et s'appuie sur les finances publiques. Quant à la revalorisation du Smic à 1.500 € brut, le PS l'envisage "le plus tôt possible dans la législature", mais on ne sait pas quand...

MÊME ÉCUEIL SUR L'INSERTION. Sans emplois véritables et salaires décents, pas d'insertion possible. Mais le mot "insertion" continue d'être employé en dépit du bon sens, tel un gadget justifiant leurs inepties.
Formation ??? Allez à l'ANPE en demander une, et vous verrez ce qu'on va vous dire.
Formation au travail ??? Pourquoi en faire des dispositifs spéciaux qui subventionnent une fois de plus les employeurs alors que, naturellement, tout salarié en poste se forme et acquiert de l'expérience en pratiquant son métier ?

De plus, toujours sous prétexte d'insertion, on va bientôt obliger les allocataires de l'API et de l'ASS à signer aussi un "contrat" calqué sur celui du RMI et qui n'a toujours pas fait ses preuves, puisqu'il n'y a pas assez d'emplois pour tout le monde !!! Par contre, ce "contrat d'insertion" va essentiellement permettre de maintenir la pression sur des individus (des «fainéants» pour M. Sarkozy) qui sont déjà en souffrance. On est dans l'absurdité la plus complète : à quoi sert un "suivi" ou un "accompagnement" pour "redynamiser" s'il n'y a pas d'emplois véridiques à la clé ?

Nicolas Sarkozy, qui nous sort de son chapeau des "activités d'intérêt général" (???) qui ressemblent fort aux TIG d'habitude réservés aux petits délinquants. Ou François Bayrou qui propose des "activités indemnisées" (mais pas des emplois !) aux minima sociaux qui doivent ainsi "mériter" leur aumône contre un petit complément. Car ces exclus du travail, il faut "les remotiver", "les obliger à respecter des horaires", comme s'ils étaient complètement asociaux et que c'était - en plus - de leur volonté !

Quant aux exonérations d'impôt et de «charges» sociales sur les heures supplémentaires, c'est un comble !!! "Travailler plus pour gagner plus" sous prétexte que "c'est le travail qui créé du travail" n'est qu'un leurre pour les salariés qui seront obligés de les effectuer - la base du volontariat n'est que pur mensonge -, et ce temps de travail supplémentaire exécuté par ces salariés contraints priveront des candidats au "retour à l'emploi" du travail disponible...

On marche sur la tête et je dirais même plus : on piétine !

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Mis à jour ( Samedi, 27 Janvier 2007 18:04 )