Baisse constante des chômeurs indemnisés

Jeudi, 29 Juin 2006 15:38
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Selon les chiffres de l'Unedic, toutes allocations confondues, ils sont 2.503.000 et leur nombre n'a cessé de baisser depuis un an (- 8,2% depuis mai 2005, - 1,3% en mai 2006). Derrière cette apparente bonne nouvelle - qu'on pourrait, à tort, associer à la baisse du chômage - se cachent des motifs moins glorieux.

Il y a un an, fin mai 2005, l'Unedic indemnisait 2.725.100 allocataires.
Aujourd'hui, parmi les 2.503.000 allocataires recensés au 31 mai 2006 par l'assurance chômage figurent 47.300 préretraités (- 3,1% sur un mois, - 26,6% sur un an), 135.000 personnes en formation-conversion (+ 2,4% en un mois, + 14,4% sur un an) et 2.320.000 demandeurs d'emploi (- 1,5% sur un mois, - 8,7% sur un an). Parmi ces derniers figurent 1.856.200 allocataires au titre de l'assurance-chômage (- 1,8% en un mois, - 11,6% en un an) et 463.800 bénéficiaires de la solidarité-Etat ou ASS (- 0,1% en un mois, + 5,1% sur un an).
(Nous remarquerons au passage que les chômeurs de très longue durée et ceux qui sont placés en conversion n'ont cessé d'augmenter.)

La direction de l'Unedic rappelle que ces chiffres n'ont "rien à voir avec le taux de chômage global diffusé chaque mois par le gouvernement, basé sur le nombre de demandeurs d'emploi inscrit à l'ANPE, pas sur le nombre de demandeurs d'emploi indemnisés." Basé aussi sur la seule catégorie 1.

Effectivement (et on l'oublie trop souvent), la moitié des chômeurs ne perçoit aucune allocation (48%) et ce phénomène est en constante progression. Pour limiter son déficit, la dernière convention de l'assurance-chômage a fait en sorte de réduire toujours plus ses conditions d'accès : réorganisation des filières, réduction des durées d’indemnisation et exclusion du système pour certains chômeurs, forcément les plus précaires, qui n'ont plus qu'à se tourner vers le RMI (ce qu'ils font…). Egalement, le nombre de chômeurs en fin de droits ne diminuant pas, l'allocation spécifique de solidarité - tout comme le RMI - étant attribuée par foyer fiscal, nombreux sont ceux qui, ayant un conjoint qui travaille, n'y ont pas droit même s'ils ont cotisé pendant trente ans.
Cette baisse du nombre d'indemnisés n'est donc pas un signe d'amélioration du chômage, mais le résultat de mesures économiques drastiques qui nourrissent la pauvreté.

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Mis à jour ( Jeudi, 29 Juin 2006 15:38 )