L'INSEE s'interroge sur la baisse du chômage

Jeudi, 15 Décembre 2005 02:09
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Pour expliquer la baisse du chômage observée au troisième trimestre, l'INSEE écarte un effet de la relance des contrats aidés et s'interroge sur l'impact éventuel d'une "modification" de la gestion des chômeurs par l'ANPE...

Economistes, responsables politiques et partenaires sociaux ont avancé des interprétations multiples et souvent divergentes pour expliquer la baisse du chômage entre juillet et octobre, qui a concerné 69.000 personnes.

Examinant différents facteurs, l'INSEE écarte un effet de la relance des contrats aidés (contrats d'avenir, contrat d'accompagnement vers l'emploi) du plan de Cohésion sociale, car leur hausse n'a pas compensé la baisse simultanée des anciens contrats aidés (CES et CEC) qu'ils sont censés remplacer à terme : au troisième trimestre, le nombre de bénéficiaires a diminué de 23.500. Par ailleurs, l'effet démographique des premiers départs en retraite de la génération du "baby-boom" ne "semble pas d'une ampleur suffisante pour expliquer complètement la baisse du chômage", selon l'Institut. A priori, les créations d'emploi dans le secteur concurrentiel ne peuvent pas non plus expliquer à elles seules ce recul, puisqu'elles n'ont totalisé que 9.000 postes en trois mois. Mais, précise l'INSEE, ces premières estimations ne couvrent que le champ des établissements de 10 salariés ou plus et ne permettent donc pas de rendre compte de l'évolution de l'emploi dans les très petites entreprises, qui ont pu bénéficier du contrat nouvelles embauches (CNE). En outre, elles ne couvrent pas les secteurs "santé, éducation, action sociale" et "administrations publiques", qui sont particulièrement dynamiques.

Dernière explication possible : une "modification de la gestion administrative ou du comportement d'inscription des chômeurs à l'ANPE", qui pourrait conduire certains chômeurs à ne pas être inscrits à l'ANPE alors qu'il recherchent effectivement un emploi.
Plusieurs syndicats et partis de gauche ont en effet estimé que le recul s'expliquait en partie par l'importance des radiations administratives. L'INSEE estime qu'il est encore trop tôt pour confirmer ou infirmer cette hypothèse. Mais la publication de l'enquête emploi en février devrait apporter des éclaircissements sur ce point.

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Mis à jour ( Jeudi, 15 Décembre 2005 02:09 )