Alors que tout le monde ne parle plus que du Pape, nous souhaitons rendre hommage au mouvement des étudiants & enseignants contre la réforme de François Fillon, ministre de l'Éducation nationale : bien qu'elle ait été votée, ils ont ouvertement prononcé leur divorce d'avec le gouvernement en manifestant courageusement aujourd'hui.

5.000 à Rennes, 12.000 à Toulouse, 2.500 à Lyon, 1.700 à Clermont, 2.000 à Marseille… : on évalue à plus de 50.000 le nombre de professeurs, parents d'élèves, étudiants, personnels et lycéens qui ont défilé cet après-midi dans neuf villes de France, "déterminés à reprendre la bataille" contre la "casse de l'éducation" malgré l'adoption de la loi Fillon.
"Les gens savent que le gouvernement ne répond pas, donc ne viennent plus aussi nombreux, mais ceux qui sont là montrent que le mouvement reste présent", a estimé le secrétaire général de l'UNSA-Éducation, Patrick Gonthier. Non loin de lui, Bernard Boisseau, secrétaire général du Snes-FSU, principal syndicat des collèges-lycées, a assuré que "la résistance des manifestants n'est pas entamée". "Le mécontentement est tel qu'il est clair que la mobilisation se poursuivra", a ajouté Georges Dupon-Lahitte, président de la FCPE.

"De la maternelle à l'université, assez d'inégalités", "Fillon passe, l'école trépasse", ou encore "Le pape est mort, les lycéens sont vivants", tels étaient les slogans. Le refus de la réforme Fillon et l'opposition à la Constitution européenne étaient souvent liés, comme à Lyon où certains manifestants portaient des autocollants : "Fillon, Constitution : deux fois non".

Nous nous souvenons que l'année dernière les chômeurs se mobilisaient contre ce même François Fillon - alors ministre des Affaires Sociales, du Travail et de la Solidarité - lors de sa réforme de l'assurance chômage, à l'origine de l'affaire des Recalculés.