Un week-end ordinaire «Merde In France»

Lundi, 11 Avril 2016 12:39
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Elle est pimpante la France des Hollande, Sarkozy, Chirac, Mitterrand, Giscard. On s'arrête-là. Merci Messieurs, vous l'avez foutue dans un beau bordel. Rien que ces trois derniers jours…

altUn week-end «Merde In France», comme le chantait Jacques Dutronc dans sa mémorable complainte rockabilly ponctuée de «Cacapoum, Cacapoum».  

Ça ne sent pas la rose !, faut bien le concéder sans verser dans le Zemmourisme ou le Finkielkrautisme décomplexé (pas facile à écrire et moins encore à prononcer !).


Il n’y a qu’à s’en tenir aux faits, juste aux faits, sans chercher à les décrypter, exercice qu’on laissera à tous les commentateurs et autres experts autoproclamés qui sévissent. Ils sont légion. «Mais quelle chienlit !», nous aurait gratifié le Grand Charles.

«D’abord, d’abord, il y a l’aîné, Lui qui est comme un melon, Lui qui a un gros nez, Lui qui sait plus son nom…», nous avertissait Brel dans «Ces gens-là». Un peu comme ces terroristes interpellés depuis le 13 novembre au Plat Pays ; des types dont on ne sait plus qui ils sont, d’où ils sont, ces quadri-nationaux, un peu français, un peu belge, un peu marocain, un peu syrien, qui se baladent entre Europe et Moyen-Orient, en avion, en bateau, dans les flux de migrants. On s'y perd.

Je suis tombé des nues, moi. J’en étais resté aux Belges dépeints par Uderzo et Goscinny, des gars blancs comme des linges, à grosses bacchantes rousses ou blondes, amateurs de boudin blanc, de frites et de bière, au tempérament jovial et placide, des bons vivants rigolos quoi, et je découvre qu’ils s’appellent Abdelhamid, Salah, Ibrahim ou Khalid. Mais pas d'amalgame les Amis ! Faut juste que je revisite mes classiques… qui datent du temps d'avant.  

Aux dernières nouvelles, ce n’est pas Bruxelles qui était visée par la dernière salve d’attentats, mais Paris pour un remake du massacre des terrasses et du Bataclan. Merci aux Belges de s’être sacrifiés pour la Patrie, eux qui ont été vertement vilipendés par notre classe politique toujours très inspirée : «Les Belges ont fait preuve de naïveté». Alain Marsaud et Michel Sapin reconnaissants.

De ce côté de la frontière, nos CRS ne savaient plus où donner de la matraque. Ce week-end, ça a castagné dans tous les coins. Kurdes et Turcs en sont venus aux mains (et aux bâtons) dans les rues de Montpellier, s’écharpant sur la politique menée par Erdogan. Nos CRS en ont fait les frais, repoussant les assauts rageurs de moustachus aux regards sombres brandissant des drapeaux turcs et… de moustachus aux regards noirs agitant l’oriflamme du PKK (mouvement d’opposition kurde, classé par certains pays au rang des organisations terroristes). Encore un différend bien de chez nous, qui sent le Pet CaCa ! (jeu de mots malodorant… et facile). Mais surtout pas d'amalgame !

Rebelotte à quelques centaines de kilomètres de là, à Marseille, où dimanche soir les supporters de l’OM ont manifesté leur désamour pour leur équipe de foot (qui n’a plus gagné un match au Vélodrome depuis septembre 2015, ça fait 7 mois !). Un nul face à Bordeaux a mis le feu aux exaspérations : Tentatives d’envahissement du terrain réprimées par des lancés de lacrymogènes, puis attaque en règle de la tribune VIP du stade pour en découdre avec le Président du club. Ambiance fair-play ! Mais pas d'amalgame les Amis. À Marseille, il fait bon vivre… et mourir parfois sous les tirs nourris de Kalachnikov.

La veille, on assistait à des scènes de guérilla urbaine à Paris, à Rennes et à Nantes où des centaines de casseurs ont vandalisé des dizaines de vitrines, de mobiliers urbains, et affronté les compagnies de CRS aux cris de «Tout le monde déteste la police !». Ces jeunes-là n’étaient visiblement pas attablés en terrasse de la Belle Équipe, canardée le 13 novembre dernier (19 morts). Passons !

Les mêmes en ont remis une louche plus tard dans la soirée de samedi, au départ de la Place de la Ripoublique où se tient le rassemblement pacifique Nuit Debout. Ils se sont dirigés vers le domicile de Manuel Valls (qui réside dans le XIe à proximité de Bastille). Là encore, affrontements, attaque d'un commissariat, courses-poursuites, poubelles incendiées et toujours le même slogan «Tout le monde déteste la police !». Visiblement, ces jeunes-là n’assistaient pas au concert des Eagles Of Death Metal au Bataclan. Repassons !

Un week-end ordinaire donc dans cette Merde In France… placée sous état d’urgence. Ah bon ? Encore heureux !

Un cocktail qui réunit les ingrédients les plus explosifs : Conflits internationaux (en Turquie, en Syrie, en Israël, au Soudan, en Érythrée, au Pakistan…) qui diffusent et s’expriment sur un territoire où cohabitent à présent toutes les nationalités, toutes les sensibilités, toutes les religions, donc toutes les tensions. Mais pas d'amalgame les Amis !

Conflits nationaux attisés par l’accroissement des inégalités, un chômage de masse, une activité économique amorphe et autres révélations de corruptions, malversations et évasions fiscales à grande échelle. Pas d'amalgame !

On peut dire que nos dirigeants ont fait du bon boulot depuis quatre décennies. D’indécrottables optimistes nous vantent cette France qui disposerait encore de nombreux atouts pour surmonter ses difficultés… qui s’accumulent. Moi, j’en vois de moins en moins. Mais je suis un indécrottable pessimiste. Et vous ?

Le Père Fouettard


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Mis à jour ( Lundi, 18 Avril 2016 00:30 )