L'assurance-chômage a révisé sérieusement à la baisse ses prévisions financières et prévoit un déficit record fin 2012.

Une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule. Non seulement l'Unedic vient de perdre son triple A auprès de Standard & Poor's [1], son statut juridique lui imposant la caution de l'Etat pour ses emprunts, mais ses comptes vont s'enfoncer dans le rouge cette année. L'Unedic a en effet révisé ce jeudi sérieusement à la baisse ses prévisions financières. Après avoir perdu 1,6 milliard d'euros (hors éléments exceptionnels) en 2011, son déficit atteindrait 4,3 milliards d'euros à la fin de 2012, au même niveau que le record atteint en 2004. Ce très mauvais résultat porterait à 15,3 milliards d'euros la dette du régime paritaire de l'assurance-chômage à la fin de l'année, ce qui serait supérieur au précédent record de 14 milliards de 2005.

Ces prévisions s'appuient sur l'hypothèse du consensus des économistes d'une stagnation du PIB cette année, après une hausse de 1,6% en 2011. Elles tirent les conséquences de la dégradation depuis l'été de la situation de l'emploi, qui devrait s'amplifier dans les prochains mois. Cela conduirait, selon l'assurance-chômage, à la perte de 123.300 postes cette année et ramènerait les effectifs salariés affiliés à l'Unedic en deçà des 16,5 millions, à 16,44 millions en décembre.

L'Unedic anticipe une augmentation sur 2012 de 214.200 du nombre de chômeurs n'ayant pas du tout travaillé dans le mois (catégorie A), bien supérieure à la hausse de 2011 : sur les onze premiers mois de l'année, Pôle emploi a enregistré 122.000 chômeurs de plus. Le cap des 4,5 millions de personnes tenues de rechercher un emploi (catégories A, B et C) s'approcherait en outre dangereusement.

(Source : Les Echos)


[1] S&P a dégradé d'un cran la note de l'Unedic à AA+, assortie d'une perspective négative qui pourrait engendrer une nouvelle dégradation.