La crise profite aux dirigeants de Renault

Vendredi, 12 Mars 2010 03:02
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Tandis que les chômeurs et les salariés doivent faire des sacrifices, les dirigeants de Renault, eux, s’augmentent allègrement.

Souvenez-vous : à l’automne 2008, la crise financière frappe de plein fouet l’industrie automobile. Renault, en difficulté, en appelle à l’aide de l’Etat (qui lui débloque 3 milliards), gèle ses recrutements, met en œuvre un plan de départ pour 4.000 salariés - notamment à l’usine de Sandouville - et étend les mesures de chômage partiel. Ouvriers et ingénieurs doivent montrer l’exemple...

Celui-ci est loin d’être partagé par ceux qui leur ont appliqué une sévère rigueur. En l’occurrence les sept membres de son comité exécutif qui managent l’entreprise aux côtés du PDG Carlos Ghosn. Ceux-ci se voient accorder une augmentation de 16,6% entre 2008 et 2009. Leur salaire fixe est passé de 2,4 à 2,8 millions d’euros. Soit un salaire annuel moyen de 400.000 € contre 342.000 € en 2008. Belle contribution à l’effort collectif de redressement !

«Les mêmes qui nous ont prôné rigueur et gel des salaires se sont octroyés un plan de promotion inversement proportionnel à celui des ouvriers, des employés, des techniciens, ingénieurs et cadres», proteste la CGT dans un communiqué du 10 mars. «Est-cela l’équité et la justice ?» Le syndicat rappelle que les 2.800 «top managers» du groupe recevront également une prime de 10.000 € en moyenne.

Sans oublier les jetons de présence que perçoit le Conseil d’administration où siègent entre autres Thierry Desmaret, l’ancien DG de Total, ou Franck Riboud, PDG de Danone. Ces jetons passent de 557.475 € en 2008 à 571.336 € en 2009. Il n’y a pas de petits profits au royaume de la cupidité.

(Source : Basta!)

SUICIDES : Trois suicides de salariés du Technocentre de Guyancourt (Yvelines) ont été classés comme accidents du travail par le Tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS) de Versailles. Par ailleurs, le 17 décembre 2009, Renault a été condamné pour «faute inexcusable» par le TASS de Nanterre après le décès d'Antonio B., ingénieur en informatique de 39 ans, qui s'était jeté du 5e étage du bâtiment principal du Technocentre le 20 octobre 2006.
Lire ici le témoignage de la veuve d'un technicien qui a mis fin à ses jours en février 2007 à l'âge de 38 ans : elle y raconte ses conditions de travail.



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