Le racisme anti-chômeurs, anti-Rmistes… et anti-retraités

Vendredi, 04 Décembre 2009 14:19
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Promis, André Valentin ne parlait pas des immigrés lorsqu'il a pesté contre ces «dix millions que l’on paye à rien foutre». De qui, alors ? Des «chômeurs, des Rmistes et des retraités».

La scène remonte à lundi. Elle se déroule à Verdun (Meuse), pour un des premiers débats sur l'identité nationale cher à Eric Besson. Comme le raconte un journaliste de RTL, «la salle est à moitié vide et le public plutôt âgé». Néanmoins, le sous-préfet prend ses précautions et demande aux participants d'«éviter tout anathème, toute insulte, toute expression d'opinion raciste ou xénophobe».

Sans succès. Plusieurs reporters tendent leur micro à André Valentin, maire UMP de Gussainville (une commune voisine de 40 habitants, selon le dernier recensement). Interrogé sur l'opportunité d'organiser un débat sur l'identité nationale par France 2, l'élu le juge «indispensable». Avant de déraper : «Il est temps qu'on réagisse, parce qu'on va se faire bouffer». «Par qui ? Par quoi ?» lui demande-t-on. Petit rictus. «Y'en a déjà dix millions», «dix millions que l'on paye à rien foutre», répond-il. A RTL, qui lui demande s'il pense qu'il «y a trop d'immigrés», il précise sa pensée : «Sérieusement, je le crois».



Dans un communiqué publié mercredi, le ministre de l’Immigration, Eric Besson, a condamné ces propos qualifiés de «xénophobes» et d’«inacceptables». Le ministre a également indiqué que le préfet de la Meuse, Eric Le Douaron, avait été sollicité «afin d’envisager les suites qui devront y être données». La préfecture de la Meuse a indiqué jeudi que Eric Le Douaron «étudiait les possibilités qui s’offraient à lui» et que André Valentin «avait déjà été mis en garde par le sous-préfet de Verdun contre la réitération de tels propos».

Face à la polémique et à la menace d'être radié de son parti, André Valentin s’est défendu ce jeudi d’avoir tenu des propos «xénophobes». «Je ne suis ni raciste ni xénophobe», a-t-il déclaré au téléphone à l’AFP : «Lorsque j’ai parlé de "dix millions que l’on paye à rien foutre", je faisais référence aux chômeurs, au Rmistes et aux retraités qui, pour certains, vivent avec moins de 500 euros par mois»...

«Faire venir d’autres immigrés de Roumanie, de Turquie, de Pologne et des pays noirs alors qu’on est pas capable de leur donner du boulot ou un logement, c’est honteux», a ajouté André Valentin, 77 ans et maire de Gussainville depuis 2002, justifiant qu’il était «chrétien» et qu’il avait «de nombreux amis algériens et marocains».

(Source : Libération)

NDLR : Un «chrétien» qui estime «qu'on va se faire bouffer» par 10 millions de chômeurs, Rmistes et retraités «qui, pour certains, vivent avec moins de 500 euros par mois», voilà qui est comique ! Une chose est sûre : sont visés ici les citoyens qui ne travaillent pas, soient parce qu'ils sont exclus du marché de l'emploi, soit parce qu'ils ont fait leur temps. Qu'à cela ne tienne, on les jette ensemble, pêle-mêle, dans le sac des "oisifs" qui vivent aux crochets de la société...
Selon Arrêt sur Images, André Valentin faisait référence, dans son esprit, au nombre de «citoyens qui vivent sous le seuil de pauvreté» (en réalité, 8 millions et non 10). S'il y a déjà 8 millions de pauvres en France, aurait-il voulu expliquer, il ne voit pas comment on pourrait accueillir correctement de nouveaux arrivants.
Comme dit Rue89, «pour tenter de conserver son poste, le peut-être futur ex-élu aurait mieux fait de s'inspirer du ministre de l'Intérieur et de dire qu'il parlait des Auvergnats»...
Et comme le rappelle Olivier Bonnet dans son site Plume de Presse, ce débat sur l’identité nationale a bien été lancé par le gouvernement pour faire diversion par rapport aux problèmes économiques sociaux qui minent notre pays : en vérité, il n'est qu'une arme de racolage électoral destiné aux frontistes et autres racistes de France.

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Mis à jour ( Mardi, 08 Décembre 2009 16:39 )