Chômage : l'épidémie se poursuit

Dimanche, 31 Mai 2009 15:58
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Voici deux semaines, dans Le Figaro, François Fillon prédisait «qu’après l’été, la hausse du chômage ralentira»... Puis vendredi sur Europe 1, alors que Pôle Emploi annonçait 58.500 chômeurs officiels de plus en avril, il a dit prévoir un «accroissement continu» du nombre de demandeurs d'emplois «tout au long de l'année 2009» voire jusqu'à «début 2010».

On le sait : si François Fillon n'a aucun don pour la voyance, il excelle plutôt dans le mensonge et le déni. En cela, avancer que l'épidémie de chômage se résorbera «début 2010» n'est ni fondé, ni rassurant.

En avril, 58.500 nouveaux inscrits sont venus gonfler les chiffres de la catégorie A de Pôle Emploi. La hausse est de 2,4% par rapport au mois précédent et de 24,6% en glissement annuel. Un tiers des nouvelles inscriptions est toujours issu de fins de contrats précaires — CDD, missions d'intérim… — tandis que celles résultant de licenciements économiques ont bondi de 46,8% par rapport à avril 2008 [1].

La barre des 2,5 millions est franchie

Ainsi, en France métropolitaine, 3.571.500 privés d'emploi étaient «tenus de faire des actes positifs de recherche» (3.785.600 avec les DOM), dont 2.506.700 étaient sans activité (catégorie A) et 1.604.800 ont exercé une «activité réduite» courte ou longue (catégories B et C). Toutes catégories confondues — lire en commentaire —, y compris les seniors «dispensés de recherche» (DRE), le nombre d'inscrits à Pôle Emploi a franchi le seuil des 4 millions à 4.003.500 personnes.

Et pendant ce temps, le volume des offres diffusées sur le net a fondu de moitié. Ce qui signifie que le million de chômeurs supplémentaires attendu en 2009, entre déclassement et petits boulots précaires, restera durablement sur le carreau puisque nous sommes non seulement retombés trois ans en arrière, mais qu'il faudra autant d'années pour remonter la pente.

[1] On rappelle que des milliers de licenciés bénéficiant de contrats de transition professionnelle (CTP : 3.500 personnes, + 250% en un an) ou de conventions de reclassement personnalisé (CRP : 59.700 personnes, + 138,8% en un an) ne sont pas comptabilisés dans la catégorie officielle du Pôle Emploi — c'est-à-dire la A : ils sont directement escamotés dans l'obscure catégorie D.

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Mis à jour ( Dimanche, 31 Mai 2009 15:58 )