Journée du 29 janvier : une unité de façade ?

Dimanche, 11 Janvier 2009 01:59
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Le 15 décembre dernier, les syndicats de salariés signaient un appel commun : «Les organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires, Unsa) appellent les salariés du privé et du public, les chômeurs et les retraités, à une journée nationale de mobilisation interprofessionnelle le 29 janvier 2009 : elle donnera lieu dans tout le pays à des grèves et des manifestations.»

Cet appel précisait : «Les organisations syndicales rendront publique le 5 janvier 2009, une déclaration commune développant leurs propositions et revendications».

Une com’ très... assourdie

Ces syndicats (c'est à dire l'ensemble des syndicats nationaux de salariés) ont effectivement signé le 5 janvier une déclaration commune intitulée «Propositions et revendications».

Toutefois, on ne peut pas dire que cette déclaration ait fait l'objet d'une annonce tonitruante. Ce silence médiatique tiendrait-il au fait qu'aucune décision ne semble avoir été prise quant aux formes que pourrait prendre cette mobilisation ?

Tour d'horizon

Sur leurs sites respectifs, la CFDT souhaite une «mobilisation massive et réussie», considérant cet appel comme «un compromis [??? - ndlr] dans lequel la CFDT se retrouve tout à fait»…; la CFE-CGC «appelle à se mobiliser avant une explosion sociale plus ou moins contrôlée»; la CFTC publie sans commentaire l’«Appel du 29 janvier»; la CGT annonce une «Action nationale unitaire»; FO affiche «Grève interprofessionnelle et manifestations»… sur un document sans référence unitaire; la FSU appelle «les fonctionnaires et agents publics à participer massivement à la grève et aux manifestations le 29 janvier»; pour Solidaires, c'est «Le 29 janvier, on fait grève tous ensemble»; et enfin l'UNSA diffuse «en info» l'appel signé le 5 janvier.

Unitaire ?

A l'évidence, tout ceci ne reflète pas une grande harmonie.

Faut-il y voir une résonance des actuels désaccords syndicaux autour de l'assurance-chômage ? Les tout récents couacs dans la mobilisation — ratée — à l'occasion du lancement du "Pôle emploi" se sont-ils liés à la baisse des thermomètres pour geler ce bel élan unitaire ?

Ce serait à désespérer — une fois de plus — de nos syndicats !

La parole sera inévitablement à la rue

L'enjeu est aujourd'hui bien trop grave pour que le monde salarié se taise. La détresse des travailleurs français va croissante, autant chez ceux qui ont déjà perdu leur emploi — ou sont en passe de le perdre — que chez ceux qui ont encore la chance d'être encore en activité.
Les sphères politiques méritent plus que jamais ce nom : elles sont... à part !

Le 29 janvier ou un autre jour, le peuple ne pourra plus se taire.
Avec ou sans les syndicats, il va parler.

Gérard Plumier

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Mis à jour ( Dimanche, 11 Janvier 2009 01:59 )