L'embarrassante augmentation du patron de Pôle Emploi

Mercredi, 07 Janvier 2009 14:27
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Le chômage grimpe, mais le salaire du haut fonctionnaire chargé de le combattre grimpe aussi. Selon le Canard Enchaîné, Christian Charpy, passé du poste de directeur général de l'ANPE à celui de directeur général du tout nouveau Pôle Emploi, rafle au passage une augmentation de 20% de sa rémunération, portée de 230 à 275.000 € bruts par an. Plus que Fillon qui touche 240.000 € par an.

Christian Charpy, 48 ans, énarque à la tête de l'ANPE depuis 2005, est devenu le directeur général du Pôle Emploi, le nouvel organisme regroupant ANPE et Assedic. Le Canard Enchaîné souligne que sa nouvelle rémunération le placerait, «à quelques centimes près», au niveau de celle du Premier ministre.

Une porte-parole du Pôle Emploi a rétorqué que «Christian Charpy, extrêmement surpris par l'article, n'a absolument pas demandé d'augmentation de salaire et ne compte pas en demander». Dans les colonnes de l'hebdo satirique, il justifiait pourtant qu'il «ne fait pas le même boulot» qu'à l'ANPE. Du côté du gouvernement, on tente de calmer la polémique en assurant que cette augmentation n'est pas gravée dans le marbre. «C'est Bercy qui décide. Aucune décision n'a été prise sur la rémunération de Christian Charpy. Il a été nommé très récemment, le 19 décembre, sa rémunération n'a pas été fixée, cela met toujours un peu de temps», a-t-on affirmé au ministère de l'Emploi, dont dépend le nouveau Pôle. «Il n'y a pas de calendrier fixé», a-t-on ajouté.

Confirmant un élément de l'article du Canard Enchaîné, Bercy a de son côté précisé qu’«il y aura une part variable en fonction des résultats, parce que c'est ce qui se passe dans ces cas-là». Pour le moment, selon Bercy, Christian Charpy perçoit toujours sa rémunération comme patron de l'ANPE.

Problème : cette augmentation n'a rien d'exceptionnel. La Cour des comptes épinglait ainsi dans son rapport de février 2008 la dérive des rémunérations des dirigeants de l'ANPE ces dernières années. «Un glissement s'est opéré en faveur des cadres, en particulier de l'encadrement supérieur» dont les indices moyens ont augmenté de 4,38% de 1999 à 2005, contre +1,76% pour l'ensemble du personnel, écrivait la Cour des comptes. La situation n'avait pas changé avec l'arrivée, en avril 2005, de Christian Charpy, puisque la Cour notait que le traitement des 35 plus hauts dirigeants de l'ANPE a «crû rapidement» en 2006 : +14% pour leur masse indiciaire, +7% pour l'indice moyen.

(Source : Le Figaro)

=> Lire l'article du Canard en commentaire...

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