«La colère va monter dans les entreprises», pense François Chérèque

Mardi, 21 Octobre 2008 03:29
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Le secrétaire général de la CFDT avertit qu'après un «repli sur soi», «la colère va monter dans les entreprises» et que les salariés auront «de grandes exigences sur une meilleure redistribution des résultats».

«Les salariés estiment que les efforts ne sont pas vraiment partagés et que les plus modestes vont payer la crise alors que le gouvernement a fait beaucoup de cadeaux aux plus riches, comme le paquet fiscal», déclare le leader syndical dans un entretien aux Echos du lundi 20 octobre.
«C'est à fleur de peau, les militants sont dans une colère comme j'ai rarement vu», prévient-il, rappelant que «jamais les écarts de salaires n'ont été aussi importants».

Consommer, mais avec quel argent ?

«Et voilà qu'on vante aux salariés le travail du dimanche parce qu'il leur donnerait un septième jour pour consommer. Mais, enfin, pour consommer… avec quel argent ?», interroge le secrétaire général de la CFDT.

«Dans un premier temps, le mécontentement provoque du repli, mais on verra la colère monter dans les entreprises au fur et à mesure», ajoute-t-il. «Le retour de bâton sera très fort quand on verra le bout du tunnel. Il y aura de grandes exigences sur une meilleure redistribution des résultats«. Selon François Chérèque, le Premier ministre doit «suspendre le bouclier fiscal» et «revoir le budget» 2009, notamment pour renforcer l'emploi et le logement, mais aussi trouver «une réponse européenne, car la crise de l'automobile ne s'arrête pas aux frontières».

Plus que jamais, les 35 heures se justifient

Il souligne que les accords sur les 35 heures, accusées à tort de tous les maux, ne sont pas remis en cause sur le terrain par les entreprises en difficultés car ils vont leur permettre, bien au contraire, de «s'appuyer dessus pour traverser la crise et protéger les emplois», comme à ArcelorMittal où l'on va pouvoir «utiliser les comptes épargne temps en guise de chômage technique».

«Nous allons pouvoir faire de la RTT défensive, ce sera un outil fondamental dans l'industrie», estime François Chérèque «alors que la défiscalisation des heures supplémentaires, qui progressent en pleine crise, détruit des emplois. Voilà le résultat de la politique du gouvernement !», conclut-il.

(Source : Le Nouvel Obs)

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