Sarko s'en prend aux locataires de HLM «qui abusent»

Mercredi, 12 Décembre 2007 01:03
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Les locataires de HLM devront rendre des compte tous les trois ans. C’est ce qu’a annoncé Nicolas Sarkozy ce mardi dans un discours sur le logement prononcé à Vandœuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle). Objectif : mettre «fin aux abus» de ceux qui «occupent les logements sociaux à vie, quelle que soit l'évolution de leurs revenus».

Soulignant qu’1,5 million de ménages sont inscrits sur les listes d'attente pour accéder aux HLM, le Président a prévenu que ceux qui occupent un logement alors que leurs revenus dépassent le plafond autorisé devront soit payer un loyer supplémentaire, soit envisager «un relogement dans un appartement plus adapté au sein du parc social ou un parcours d'accession à la propriété. Le parc social doit accueillir en priorité ceux dont les revenus ne leur permettent pas d'être logés dans des conditions décentes par le libre jeu du marché», a-t-il commenté, évaluant à 400.000 le nombre de logements occupés par des ménages dépassant le plafond de ressources.

Dominique Dujols, directrice des relations institutionnelles à l’Union sociale pour l’habitat (qui gère les organismes HLM) corrige : «Seuls 270.000 ménages sont en dépassement, soit 6,8% des 4,3 millions qui occupent un HLM», note-t-elle. Et parmi eux «40.000, soit moins de 1%, dépassent le plafond de 40%». Selon elle, il s’agit en majorité d’infirmières ou d’instituteurs qui n’ont pas ou plus d’enfants à charge et, dans une infime proportion, de ménages aisés qui pourraient partir. Pour ces derniers, «le surloyer - qui existe déjà mais de façon modérée - devra effectivement être plus dissuasif». En somme, pas de quoi parler «d’abus» !

«Ce sont les loyers du marché qui sont en abus», déplore Dominique Dujols qui plaide pour un habitat social ouvert à tous, et pas seulement aux ménages les plus modestes : «La mixité sociale est une bonne chose, créer des ghettos une mauvaise.» Quant aux rendez-vous tous les trois ans proposés par l’Union sociale de l’habitat en septembre, elle précise qu’il ne s’agit pas d’un «acte répressif» mais d’une occasion de mieux gérer l’occupation des HLM en fonction de l'évolution de la situation des occupants.

La priorité, rappelle Dominique Dujols, reste de «rattraper le retard en termes de construction de logements sociaux». Nicolas Sarkozy a annoncé mardi que l'Etat allait lancer «un plan de vente des terrains de son domaine et de celui de ses établissements publics» pour la construction «d'ici 2012, de 60.000 logements nouveaux»… sans préciser s’il s’agira de logements sociaux ou non.

(Source : 20 Minutes)

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Mis à jour ( Mercredi, 12 Décembre 2007 01:03 )