7,9% de chômeurs : un taux toujours sous-évalué !

Mardi, 11 Décembre 2007 19:11
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C'est la deuxième fois que l'INSEE publie son nouveau taux de chômage trimestriel dont le mode de calcul, lui aussi, élude une immense partie des chômeurs & précaires.

A 7,9% fin septembre, il représentait 2,2 millions de chômeurs officiels. Avec les DOM - qui sont aussi Français, non ? - ce taux grimpe à 8,3% (8,4% au trimestre précédent).

Avant la polémique qui a obligé le gouvernement à revoir son contenu, le taux de chômage mensuel ne comprenait que les demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE en catégorie 1 (personnes immédiatement disponibles, tenues d'accomplir des actes positifs et répétés de recherche d'emploi, et à la recherche d'un CDI à temps plein). Les chômeurs des DOM ou les "DRE" de plus de 55 ans en étaient exclus ainsi que les 7 autres catégories - dont le total est largement supérieur à celui de la seule n°1 -, de même que les non inscrits à l'ANPE tout aussi privés d'emploi, comme une majorité de RMIstes ou la moitié des jeunes de moins de 25 ans.

Désormais, depuis quatre mois, le taux de chômage est trimestriel, basé sur les 75.000 sondés de l'Enquête Emploi de l'INSEE ainsi que sur la définition du chômeur selon le BIT (Bureau international du travail) : personne n'ayant pas du tout travaillé dans la semaine, immédiatement disponible et recherchant activement un emploi. Ce qui exclut celles qui souhaitent travailler bien que non disponibles dans les deux semaines, ou n'ayant pas effectué de "démarches actives" de recherche d'emploi dans le mois précédent : selon l'Institut, les inclure porterait déjà le nombre des chômeurs de métropole à plus de 2,8 millions.
Ce mode de calcul entièrement revu, notamment pour faciliter les comparaisons européennes, a conduit mécaniquement à gommer 1 point de chômage en 2006 par rapport aux données calculées précédemment par l'INSEE. Ce que le collectif ACDC (les Autres chiffres du chômage), à l'initiative des revendications pour plus de transparence et donc fort déçu du résultat, a qualifié de «vraie prestidigitation» !

Baisse du chômage = montée du sous-emploi

L'INSEE évalue notre taux d'emploi - toujours en métropole, les habitants des DOM restant des citoyens de seconde zone… - à 64,5%, soit une amélioration de 0,8% en un an : ainsi, au 30 septembre 2007, 25,7 millions de Français de plus de 15 ans en occupaient un. Mais l'emploi est un vaste fourre-tout où l'on comptabilise indifféremment les missions d'intérim, les contrats aidés et autres CDD qui représentent aujourd'hui 80% des offres et sont les grands vecteurs de "l’embellie" actuelle. Embellie statistique dont on sait que "l’activité réduite" est une composante essentielle.

Heureusement, l'INSEE précise qu'au même moment, au moins 1,4 million de personnes étaient en situation de sous-emploi, c'est-à-dire travaillaient à temps partiel subi ou étaient en chômage technique. Cela représentait 5,6% des personnes ayant un travail, soit une hausse de 0,2 point sur un an. L'INSEE note que la part des personnes en sous-emploi «augmente depuis début 2006, soit depuis le début de la baisse du chômage»...

Nous attendons avec impatience des indicateurs supplémentaires sur l'emploi, le sous-emploi et la précarité qui pourraient être rajoutés l'année prochaine à cette évaluation trimestrielle, une fois rendues les conclusions du groupe de travail du Conseil national de l'information statistique (CNIS) dans un rapport qu'il remettra à Christine Lagarde au printemps 2008.

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Mis à jour ( Mardi, 11 Décembre 2007 19:11 )