À l’ANPE, le manque de zèle est une faute

Mercredi, 14 Novembre 2007 12:15
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Un salarié de l’ANPE, syndicaliste, a été sanctionné pour ne pas avoir utilisé le système de radiation automatique des chômeurs.

La direction régionale de l’ANPE de Lorraine vient d’adresser un blâme à l’un de ses agents après avoir mené un an d’enquête en épluchant tous ses actes administratifs. Il ne s’agissait pas de répondre à la plainte d’un demandeur d’emploi ou d’un employeur. Il s’agissait seulement de savoir si cet agent utilisait bien le système informatique de radiation automatique des demandeurs qui ne répondent pas immédiatement à leur convocation à un entretien. Un rassemblement de soutien est organisé ce matin par la CGT devant la direction régionale de l’ANPE.

«Il y a plusieurs façons de convoquer quelqu’un à un entretien mensuel. On peut le faire par courrier, on peut le faire en passant par le système informatique et en utilisant le logiciel spécial qui entraîne la radiation automatique du demandeur pour deux mois, avec perte de ses indemnités et obligation de réouverture de dossier au terme de ces deux mois», explique Bernard Adrian, de la CGT-ANPE Lorraine. «Notre collègue a fait son travail, et il l’a fait dans l’intérêt des privés d’emploi. Il n’est pas passé par la case "radiation automatique". Il est syndicaliste et la CGT avait invité les agents à ne pas utiliser ce système.»

Les raisons de ce refus ne manquent pas. «Nous considérons tout d’abord qu’elle lèse le demandeur qui perd son revenu pendant deux mois, précise le responsable de la CGT. Qu’elle joue par ailleurs un rôle de levier d’ajustement sur les statistiques - bien que ce ne soit pas l’aspect essentiel. D’autre part, les économies réalisées avec ce système ne sont que des économies de bouts de chandelle. Enfin et surtout, ces radiations automatiques ont pour effet principal de rendre le système de plus en plus coercitif. Car c’est une sanction, et même une sanction grave contre les demandeurs d'emploi. Cela fait partie de cette politique qui veut faire accepter n’importe quel travail pour éviter d’avoir à augmenter les salaires», analyse le syndicaliste.

Ce blâme intervient surtout dans un contexte de tension due à la fusion ANPE-Assedic, à laquelle s’oppose la CGT qui refuse également la mise sous tutelle préfectorale des demandeurs étrangers.

(Source : L'Humanité)

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Mis à jour ( Mercredi, 14 Novembre 2007 12:15 )