Affaire EADS : la complainte de Thomas Enders

Vendredi, 12 Octobre 2007 20:30
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Le patron de l'avionneur Airbus se sent "traité comme un criminel" et "stigmatisé"… le pauvre !

Dans un entretien publié lundi à l'hebdomadaire allemand Focus, l'ancien coprésident exécutif du groupe aéronautique déplore les "critiques sans fondement" qui circulent à son encontre depuis la révélation, la semaine dernière, d'un délit d'initiés massif survenu entre 2005 et 2006 chez EADS. Alors que l'enquête suit son cours, Thomas Enders clame son innocence, avouant se sentir "traité comme un criminel et stigmatisé".

Qu'il se rassure : il n'est pas le seul !!! Sauf que - outre pouvoir loger, nourrir sa famille et arborer de beaux costumes - ses revenus lui permettent largement de se changer les idées (voire, de se faire prescrire des anti-dépresseurs)... Car, pour bien moins que ça, c'est la calomnie ordinaire et la suspicion permanente que doivent endurer les chômeurs de France et d'Allemagne qui, eux, pour des sommes ridicules ne souffrant aucune comparaison avec les 100 millions d'euros de plus-values dégagés dans cette opération malhonnête, sont constamment harcelés, contrôlés et criminalisés : par les administrations dont ils relèvent, par les politiques qui les fustigent, par le bon peuple qui les stigmatise ou leur entourage qui les juge, alors qu'ils sont avant tout les victimes d'actionnaires avides et de dirigeants sans scrupules.

Croyez-le, Monsieur Enders : ce n'est qu'un mauvais moment à passer et si vous êtes innocent, vous serez blanchi. On vous retrouvera à la tête d'une autre multinationale où vous seront versés de bons émoluments. Votre avenir n'est pas menacé, ni même celui de votre collègue Lagardère, contrairement à ces millions d'individus privés d'emploi et de statut social - en partie par votre faute puisque, grâce à votre incompétence, 10.000 postes doivent être sacrifiés dans votre entreprise. Les chômeurs savent au quotidien ce que vous endurez actuellement. Mais ils n'ont pour perspective que d'accepter la précarité et des salaires dévalués, au nom de la compétitivité internationale. N'attendez pas qu'ils vous plaignent car personne ne les plaint, eux.

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Mis à jour ( Jeudi, 02 Février 2012 14:48 )