Roumains et Bulgares, nouvelle main d'œuvre à bas prix

Samedi, 30 Décembre 2006 18:09
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"Les travailleurs roumains et bulgares pourront rentrer dans 62 métiers qui ne trouvent pas aujourd'hui de réponse en termes d'offres d'emploi", a annoncé hier Gérard Larcher.

Ainsi, à l'occasion de l'entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l'Union européenne au 1er janvier 2007, la France va ouvrir son marché du travail à ces nouveaux ressortissants dans 62 métiers concernant 7 secteurs économiques, tout en maintenant des restrictions dans les autres branches : "une ouverture progressive et maîtrisée", selon le ministre délégué à l'Emploi.

Ces secteurs sont le bâtiment et les travaux publics (ouvrier du béton, charpentier, carreleur, couvreur, menuisier, conducteur de travail…), l'hôtellerie/ restauration/ alimentation (cuisinier, serveur…), l'agriculture (maraîcher-horticulteur, arboriculteur-viticulteur, éleveur de porcs, lapins, volaille…), la mécanique/ travail des métaux/ industries diverses (chaudronnier, tôlier, opérateur-régleur, ajusteur…), les industries de transformation ou "process" (pilote d'installation ou opérateur de production dans l'agroalimentaire, le verre, le papier, le carton…), le commerce et la vente (attaché commercial, vente à distance, représentant à domicile…), et la propreté (agents d'entretien, laveur de vitres…). Des métiers ingrats et souvent mal payés, une majorité d'emplois saisonniers ou temporaires, qui représentaient près de 700.000 offres en 2005 dont environ 200.000 ne pouvait être pourvues, "faute de demande"...

Pour les chômeurs du territoire - résolument fainéants - on continue de négliger l'accès aux formations nécessaires voire qualifiantes tandis qu'on maintient les salaires au ras des pâquerettes ! Mais ce n'est pas grave : de nouveaux bras s'en contenteront sans se plaindre ni exiger quoi que ce soit. Tout cela part d'une même logique : habitués à la rudesse et à la pauvreté, ces travailleurs roumains et bulgares auront l'impression de s'être enrichis pendant que chez nous le chômage de masse et le sous-emploi, la smicardisation et la précarisation du salariat seront toujours bien entretenus, sur le principe d'une Europe exclusivement marchande qui nous nivelle par le bas.

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Mis à jour ( Samedi, 30 Décembre 2006 18:09 )